Les voies de l’étincelle culturelle sont impénétrables. Les artistes sont prêts à tout pour la déclencher, y compris à absorber des substances illicites afin d’explorer les distorsions sensorielles qui en résultent.L’exposition Sous influence organisée en 2013 par la Maison Rouge embrassait de front cette délicate question, démythifiant ainsi le rapport du créateur à la drogue.
Œuvres sous psychotropes
Opium, alcool, cocaïne, héroïne, champignons, LSD, médicaments… tous les psychotropes y étaient abordés ainsi que leurs effets visibles au travers des œuvres qu’ils ont guidées. De salle en salle, délires morbides, cauchemars éveillés, rêves colorés et polymorphes, les œuvres impressionnantes, parlantes, se succédaient : la salle des champignons était particulièrement joyeuse, celle dédiée à l’héroïne beaucoup plus extrême et tragique avec ses seringues usagées.
La force de la création, le spectre de l’addiction
En résumé, les artistes utilisent les drogues comme des outils de travail, une perception expérimentale qui repousse les limites de leur imaginaire et ouvre des horizons insoupçonnés qu’ils s’empressent de restituer. Mais partout dans ces salles flottait le spectre de l’addiction, de l’autodestruction larvée qui referme ses mâchoires sur l’imprudent créateur, tandis que le papier, la toile, la sculpture dévoilent parfois des fantasmes étranges et menaçants, des désirs inavouables qui jaillissent avec violence.
Comprendre le processus de créativité sous influences
Ambiguïté insoluble qui nous ramènerait probablement dans une problématique sociale sur les dérives de la drogue en gommant la question première de l’impact sur la créativité ? L’exposition était fort heureusement et très intelligemment complétée par un ensemble de conférences permettant de comprendre le processus de créativité sous influences chez plusieurs artistes. Pédagogique, la démarche pédagogique était actée pour définir un peu plus précisément cette mécanique psychotrope, comme l’explicitait le commissaire d’exposition Antoine Perpère :
Et plus si affinités
Aujourd’hui, la maison rouge n’existe plus. Mais la fondation Antoine de Galbert a édité un catalogue intitulé Sous Influences – Artistes et psychotropes, qui creuse le propos de cette exposition.