Un sujet qui paraît inévitable lorsqu’on parle de vélo en plein été, c’est le voyage à vélo ou les vacances à vélo, ce qui bien souvent va de paire. Le cyclotourisme ne date pas d’hier, cela remonte aux années 30 lorsque les français eurent droit à la semaine de 40 heures et aux congés payés. Leur budget ne permettant pas de faire autrement, voilà que les travailleurs enfourchaient leurs bicyclettes pour aller découvrir d’autres terres pendant leurs vacances. 80 ans plus tard, le voyage à vélo est de nouveau très tendance, et ce n’est pas « la crise » qui démentira nos propos. Voici un tour d’horizon pour vous présenter l’idée.
Le but, c’est le trajet
Voyager à vélo, c’est à peu près aussi facile que d’aller chercher son pain, ça dure juste un peu plus longtemps. Grâce à un équipement adéquat, il est facile d’emporter une vingtaine (voire même plus) de kilos de bagages, de rouler sur tous types de revêtements, à toute heure du jour ou de la nuit. A partir de là, les possibilités sont simplement infinies et souvent dictées par les facteurs temps et budget.
Les plus chanceux et téméraires s’aventureront à l’assaut d’un ou plusieurs pays du Monde, lorsque les autres descendront le Canal du Midi ou feront le Tour de la Mer Baltique. Il n’est pas nécessaire d’avoir un projet de fou, il suffit de déterminer dans les grandes lignes un point de départ et d’arrivée, la suite se fait naturellement.
De l’autonomie au grand luxe
Comme pour tout type de voyages et de voyageurs, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, et voyager à vélo n’est pas synonyme de précarité. Entre l’autonomie totale avec une tente, en camping sauvage (interdit par la loi française, mais autorisé ou toléré chez certains de nos voisins), muni de son réchaud, son filtre à eau, ou plutôt partisan du tout léger en Bed & Breakfast, la communauté des cyclotouristes est composée de toutes les CSP, de tout âge, de tout horizon. Le choix de son confort déterminera alors le poids et le volume de bagages à emporter avec soi.
L’avantage du vélo, c’est que c’est modulable. Ainsi, on peut l’équiper d’un porte bagages à l’arrière, d’un autre à l’avant, d’une sacoche sur le guidon, et aussi d’une remorque. Une famille de deux parents et deux enfants peut partir en vacances à vélo. Un voyageur solitaire pour traverser le monde de part en part en vélo sans assistance. Un couple peut partir à deux sur un tandem muni d’une remorque avec tente, tabourets et table pliables. Une bande de potes peut longer les côtes sud-américaines en emportant leur matériel de kite-surf. Et ainsi de suite… Les limites, une fois encore, ne sont définies que par le temps, l’argent, et votre imagination. Une fois ce précepte acquis, dites vous que c’est possible.
Le matériel
Ce sera votre principal poste de dépenses. Le matériel de qualité n’est pas donné, mais c’est au prix de cet investissement que vous voyagez l’esprit tranquille.
Parmi les éléments indispensables pour voyager sereinement, il vous faudra au moins :
– un vélo en bon état de fonctionnement. Pensez à faire réviser les freins, les vitesses, les pneus, les lumières. Ne négligez pas les roues du vélo, car ce sont elles qui travailleront le plus pendant le voyage.
– des sacoches, de préférences waterproof. Deux marques se disputent la plupart du marché et présentent sensiblement les mêmes produits, reconnus par l’ensemble des utilisateurs. Les sacoches existent pour l’avant, l’arrière, le guidon, la remorque, la selle, etc…
Pour le reste, il ne s’agira alors que de déterminer vos besoins en fonction de votre voyage. Un outil « multitool »net un kit de réparation de crevaison ne sont que rarement de trop, ainsi qu’une chambre à air de rechange. Il en est de même pour les éléments de sécurité de type sonnette, rétroviseur, gilet jaune, casque. On trouve facilement des occasions de rendre tous ces accessoires utiles.
Les ressources
Avant le départ, Internet est votre meilleur ami. Ne soyez pas avare en lecture, que ce soit sur des blogs, forums ou sites spécialisés, la quantité d’informations disponible est gigantesque. Vous trouverez ainsi des retours sur les produits, des itinéraires, des expériences et serez sans doute un peu moins inquiets de voir cette multitude de personnes partager leurs expériences.
Une fois sur la route, vous pouvez faire le choix de la traditionnelle carte à plus ou moins grande échelle, sachant que les routes les plus fréquentées sont les moins funky à emprunter, quand bien même ce sont elles qui vont le plus directement de A à B. Les systèmes de navigation pour vélo existent aussi, soit en matériel indépendant, soit fourni sur votre smartphone.
Dans les deux cas, préparer son itinéraire dans les grandes lignes est toujours enrichissant et permet de ne pas se retrouver face à une centrale nucléaire après une journée de 100km juste parce que la crique paraissait jolie sur la carte.
L’esprit du voyage
Une fois l’itinéraire déterminé, vous aurez un bon prétexte pour passer vos journées sur le vélo. En réalité, il importe peu de parcourir 50 ou 100 km dans une journée. Le facteur principal du voyage à vélo, c’est le plaisir. A vous de décider si vous passerez 3 ou 10 heures par jour sur votre selle. Et ce temps déterminera la distance parcourue. L’idée n’est pas d’aller vite, bien au contraire. À vélo, on est maitre de décider si on s’arrête ici ou là pour le déjeuner, improviser une pause pour aller piquer une tête dans l’eau claire de la rivière, contempler les paysages juste parce que c’est joli et que ça vaut le coup d’en profiter deux minutes. Pour illustrer le propos, sachez qu’en roulant 4h par jour, à une vitesse moyenne réalisable de 15km/h, vous aurez parcouru 60km, largement de quoi remplir une journée, en prenant son temps au petit-déj, en roulant, au déjeuner, en pause…
La communauté du vélo
On évoquait plus haut la communauté du cyclotourisme. On ne peut pas comparer les personnes qui partent en vacances en voiture et ceux qui partent à vélo. Imaginez-vous probable qu’un automobiliste vous salue, grand sourire, à la barrière de péage, juste parce que vous aussi êtes automobiliste ? Non. Vous parait-il possible que les usagers du train s’hébergent gratuitement les uns les autres, sous prétexte d’utiliser le même moyen de locomotion, et afin de partager ses expériences de voyages ? Toujours pas. Et c’est bien là tout ce qui fait le charme du voyage à vélo. On est tout simplement différent, plus ouvert sur autrui et l’environnement, pas sujet au stress des retards en gare ou des bouchons… Il n’est pas rare en vélo de partager ses moments avec d’autres cyclistes, que ce soit en roulant, lors d’une pause, en bivouac. Les rencontres sont facilitées, et l’esprit du partage prévaut dans tous les instants.
A propos de l’hébergement, 3 passionnés de cyclotourisme ont monté la plateforme Warm Showers sur laquelle les membres qui s’inscrivent le font en tant qu’ami des voyageurs à vélo, et sont prêt à héberger ceux qui sont sur la route, leur offrant par la même occasion la fameuse douche chaude, mais aussi parfois l’usage de la machine à laver, l’accès aux outils et tout ce qui peut s’avérer utile pour les voyageurs. C’est toujours bien d’y penser.
Vous voilà désormais armé pour envisager votre prochain voyage, à l’occasion d’un grand week-end pour essayer par exemple, ça permet de se jauger. Une dernière chose, n’imaginez pas qu’il soit nécessaire d’être physiquement préparé ou sportif, cette activité s’adresse à toutes et tous, si si !
Et plus si affinités :
Warm Showers (hébergement entre cyclistes): www.warmshowers.org
Voyage Forum (forum à propos du voyage à vélo) : http://voyageforum.com/forum/voyager-a-velo/
Euro Velo(itinéraire cyclotouristes à travers l’Europe) : http://www.eurovelo.org/
Série de l’été : Ma petite Reine…