« L’Histoire leur a donné une rue … et pourtant ! » Voici le sous-titre qui complète harmonieusement le nom de baptême déjà bien explicite du livre Rue des salauds. Le principe en est simple : redécouvrir l’Histoire en parcourant les axes de Paris, notre chère capitale dont les noms évoquent d’illustres personnages au comportement pour le moins contestable.
Les obscures allées du pouvoir universel
Richelieu, Talleyrand, Gallieni, Condé, Guise… d’arrondissement en arrondissement, Oscar Lambert nous promène dans les obscures allées du pouvoir universel, avec un regard peu amène sur les grands hommes ainsi immortalisés. Dépoussiérage et mise au point, l’auteur remet les pendules à l’heure et nous révèle le dessous des cartes avec une ironie bien sentie. La stratégie est efficace : partir de notre univers quotidien pour nous en dévoiler les dessous peu reluisants. Recette éprouvée notamment avec les ouvrages consacrés aux stations de métro qui elles aussi recèlent leur part d’Histoire. Explications directes, exemples, dates, les analyses d’Oscar Lambert sont sérieuses et replacent ces augustes personnages dans le contexte politique de leur temps.
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Casser les auréoles de nos héros supposés
Ainsi notons le chapitre consacré au Pont Alexandre III et la prise de conscience du caractère plutôt régressif de ce souverain qui a ramené son pays un siècle en arrière (fallait quand même le faire). Celui sur Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques n’est pas mal non plus qui met en exergue le caractère élitiste et sexiste du projet initial. Concis et vif, le style de Lambert réconcilie avec une discipline que d’aucuns ont déserté depuis longtemps, suite à un séjour scolaire traumatisant. L’auteur se charge donc de nous ramener au bercail historique d’une façon surprenante puisqu’il s’ingénie à casser les auréoles des héros supposés de nos livres de classe. Il fallait oser.
Une autre approche de Paris
Pourquoi pas ? C’est une approche originale pour réintégrer le fief de Clio, néanmoins et si je puis risquer un conseil, n‘en restez pas là car la Muse dédiée à l’étude de l’Histoire a bien d’autres charmes et appelle la nuance, notamment quand il s’agit d’user tu terme « salaud ». Aussi ne faites pas l’économie d’ouvrages plus fouillés, il serait par exemple dommage de réduire Richelieu à l’enfoiré de base qu’il ne fut pas, se tuant à la lourde tâche de conduire la France dans l’ère moderne, pour en faire la superperpuissance qu’elle fut jusqu’au XIXème siècle. Bref, on est toujours un peu le con ou le salaud de quelqu’un ; Rue des salauds est surtout à aborder comme un guide original, une autre approche de Paris, l’occasion de balades inédites.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le livre Rue des salauds, vous pouvez consulter le site des Editions de l’Opportun.
Vous pouvez également vous rendre ici, ici ou ici pour acheter le guide.