« Entre-temps… Brusquement, Et ensuite » : voici les trois termes retenus pour cadrer le sujet de cette nouvelle biennale d’art contemporain, centrée sur les questions clés de la transmission et du récit. Comment aujourd’hui l’image raconte-t-elle ? A l’heure où tous les modes de restitution de l’évènement sont perturbés/repensés par les nouvelles technologies de communication, quid de l’œuvre d’art ? Quid de l’artiste ? Comment le créateur désormais se positionne-t-il pour raconter ce qu’il voit, ce qui l’entoure ? Que va-t-il nous dire ? Comment ? Dans quel objectif ? Reste-t-il farouchement fidèle aux méthodes de relation classiques ? Ose-t-il s’aventurer dans l’expérimental au risque de s’y perdre ?
Voici les enjeux de cette biennale orchestrée par le directeur artistique Thierry Raspail et son commissaire invité Gunnar B. Kvaran. Une biennale qui s’installe comme à l’accoutumée aux quatre coins de la ville, entre les lieux d’exposition reconnus que sont la Sucrière, le Musée d’Art Moderne, la Fondation Bullukian, les espaces détournés comme la Chaufferie de l’Antiquaille, l’Eglise Saint Just, les galeries d’art, … et puis il y a la région entière qui se mobilise, ainsi l’Institut d’Art contemporain de Villeurbanne, le Centre hospitalier Saint Joseph/Saint Luc, … bref depuis le 12 septembre 2013 et jusqu’au 15 janvier 2014, Lugdunum city va vibrer de cette réflexion philosophique et esthétique tandis que des centaines d’aficionados accourent pour vivre l’évènement.
C’est que la Biennale d’art contemporain de Lyon a su se tailler la part belle dans l’éventail des dates phares de la saison artistique, et il convient d’y être, aussi bien pour les adeptes que pour les professionnels. Car si on y révèle de jeunes talents convoqués spécialement pour l’ Exposition, on y crée aussi par le prisme de Veduta, laboratoire d’expérimentation visuelle qui accueille des artistes en résidence, des amateurs dans une vaste interaction à l’échelle du territoire, on y échange par ailleurs avec Résonance, qui mobilise collectifs d’artistes, jeunes galeries, néo-institutions.
Alors que la Biennale respire au rythme de la Fête des Lumières qui illumine Lyon en ce premier week end de décembre, revenons au moment de son inauguration, le 10 septembre 2013, alors que nous pénétrons dans la Sucrière survoltée pour découvrir les premières installations qui sont en voie de finalisation. Nous en avons ramené un film pour illustrer l’ambiance qui règne, cette effervescence particulière qui précède tout vernissage, et qui en dit long sur l’importance que l’évènement revêt pour tout cette région :
Dans cette vidéo nous vous avons parlé de plusieurs artistes, voici leurs parcours tels qu’on nous les a communiqués dans le dossier de presse :
Dan Colen
Né en 1979 dans le New Jersey (États-Unis). Vit et travaille à New York (États-Unis).
Pour la Biennale 2013, Dan Colen crée un ensemble de sculptures inédites qui sont autant d’histoires particulières – le résultat sculptural d’une course effrénée et de l’essoufflement de ses acteurs. L’artiste s’approprie les phénomènes culturels de masse, les graffitis éphémères et le langage commun pour en faire des sculptures, peintures et installations qui insufflent un véritable sentiment de magie à l’ordinaire du quotidien. Parfois controversées mais toujours d’une poésie manifeste, les oeuvres de Dan Colen se tiennent au point d’équilibre instable entre l’urgence de leur expression et la perfection de leur technique : chez lui, la performance est le début de l’histoire et la sculpture, sa conclusion.
Erró
Né en 1932 à Ólafsvík (Islande). Vit et travaille à Paris (France).
Au cours de son voyage au Cambodge en 1993, Erró accumule témoignages, rencontres et documents consacrés aux atrocités commises par les Khmers rouges. À la fois peinture d’histoire et bande dessinée, l’oeuvre de Erró recompose et recycle des éléments de langage visuels de manière unique et provocante. Dans les récits d’Erró, les images s’interpénètrent et saturent l’espace du cadre, jusqu’à faire naître de nouveaux épisodes dont les surfaces léchées cachent une critique politique à la fois troublante et salutaire.
Thiago Martins De Melo
Né en 1981 à São Luís do Maranhão (Brésil), où il vit et travaille.
Thiago Martins de Melo peint avec obsession les rêves précis de sa femme, des rêves prolifiques et politiquement très engagés qu’il exacerbe encore en y incorporant sa propre image. Ses oeuvres établissent ainsi de véritables narrations visuelles dans lesquelles symboles universels et représentations viriles cohabitent de manière à la fois illuminée et réaliste sur la surface de ses toiles de grandes dimensions.
Et plus si affinités
Album photos :https://www.facebook.com/media/set/?set=a.511255005620099.1073741858.114156521996618&type=3