« Sans titre (Gazon synthétique) » by Lynne Cohen : une pièce en longueur aux couleurs de verdure et d’azur jaunis, un fauteuil en rotin désuet, un sapin nu, du gazon synthétique au sol, une fenêtre à l’éclairage dérisoire qui se reflète dans un miroir longiligne, sous l’éclairage pauvre des néons.
L’absence de vie
En un cliché, Lynne Cohen capte et restitue la tristesse du lieu, l’abandon, l’absence de vie. C’est sa marque, sa spécificité. Depuis le début de sa carrière, il y a une trentaine d’années, la photographe américaine saisit des espaces publiques vides. En noir et blanc d’abord, puis en couleurs à partir de 1999.
Un œil attentif
Volume, texture, agencement, décor, chaque photo exprime avec force l’empreinte humaine par son absence même. Impactée par l’arte povera italien, le pop art, Marcel Duchamp, ainsi que par ses études et sa pratique de sculptrice, Lynne Cohen restitue détails et particularités d’un œil attentif, d’un objectif froid et sans concession.
Incroyable solitude
Et cela se répète, de scène en scène, de pièce en pièce. Chaque cliché explore un intérieur inanimé, figé. Finement orchestré, cette géométrie de l’espace impose l’omniprésence du vide par la rareté des objets, la froideur des teintes. Terrible scénographie de l’épure qui annule la présence humaine, signifiant ainsi la vacuité de la vie moderne, l’incroyable solitude qu’elle génère.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, consultez le site web de Lynne Cohen.