Nuit des musée 2014 oblige, The ARTchemists partent en commando culturel dans les rues de Paris, en quête d’insolite, de rare, d’unique. C’est au musée Nissim de Camondo que nos pas nous conduisent, alors qu’il ouvre ses portes aux curieux pour une longue veille culturelle.
L’endroit mérite pareil hommage, c’est un temple dressé à l’art que cet hôtel particulier érigé pour accueillir les collections de son propriétaire Nissim de Camondo, héritier d’une famille de banquiers juifs anoblis par le roi d’Italie en récompense de leur soutien financier dans la guerre d’indépendance.
Le bâtiment est un écrin inspiré du siècle des Lumières dont il abrite moult objets : Nissim est passionné par le XVIIIème siècle français, et rassemble avec ferveur mobilier, orfèvrerie, faïences, tableaux et oeuvres représentatifs de cette période. Il est néanmoins équipé avec tout le confort possible en cette fin de XIXème siècle : chauffage, salle d’eau, toilettes, même un ascenseur.
C’est qu’il convient d’affirmer son rang, sa réussite, son pouvoir, jusque dans l’agencement des pièces qui reflètent l’organisation de la maisonnée, repartie entre espaces publics et privés, domesticité et maîtres. Aussi le musée, légué aux Arts décoratifs par la famille, est-il reste fidèle à son état initial, afin de conserver cet agencement propre aux grandes demeures de l’époque, telles qu’elles sont décrites dans les romans de Zola ou Proust.
Le musée témoigne en effet de cette ère révolue, et la visite menée avec vivacité par le maître d’hôtel de la famille Pierre Godefin (interprété avec fougue par un acteur de la compagnie In Cauda) redonne soudainement vie et rythme à cette grande maison où même l’entretien des horloges est réglementé par un cérémonial précis. Luxueux, précieux même, l’endroit frappe par la quiétude studieuse et opulente qui s’en dégage, l’attachement fier de ceux qui le gardent, et nous accueillent, dépositaires de cet amour inconditionnel du beau que la famille de Camondo vécut pour les arts.
Album Photos Nuit des Musées 2014 by The ARTchemists
Et plus si affinités