Boro in the box – Living still life: c’est en deux court-métrages qu’on prend conscience de la force de frappe esthétique et poétique du réalisateur Bertrand Mandico.
BORO IN THE BOX par henrydarger
Boro in the box
Boro in the box relate en une quarantaine de minutes et 26 chapitres d’abécédaire le parcours du réalisateur surréaliste polonais Walerian Borowczyk : une fable en noir et blanc qui tient du tableau animé, de la photo onirique, du conte étrange, de la biographie fantasmée. Récit à la première personne prononcée par une voix de femme, Boro in the box évoque les étapes qui ont enraciné et affermi l’artiste dans l’enfant, son regard rêveur et effrayé sur un monde dont il se soustrait en s’enfermant dans la boite de son esprit. Chargé de symboles forts, le film met en exergue le rapport organique que le créateur entretient avec ce qu’il imagine.
living still life / trailer / bertrand mandico from LES FILMS DE BERTRAND MANDICO on Vimeo.
Living still life
Plus court, Living still life relate en quatre temps le travail obsessionnel d’une femme artiste pour redonner vie à la mort. D’animal en animal, d’être en être, nous voyons Fièvre au regard fixe et à la volonté sans faille rendre mouvement aux cadavres par la magie du motion picture. Violemment colorée, de magnifique facture, Living still life est aussi un tableau animé, structuré comme un récit poétique, où l’héroïne se fait sorcière, guérisseuse, passeuse d’âme compulsionnelle, en écho avec la respiration du monde.
Fables sans dialogue
Ces deux fables sans dialogue imposent un style visuel impressionnant de justesse et de maîtrise, des cadrages, de la mise en scène, du décor et de l’acteur. Les textes, courts raccordent des termes forts posés aux instants clés de phrases simples à des images qui amplifient cette portée. On pense notamment aux clichés de Joel-Peter Witkin dans la composition des tableaux, la manière dont elles conjuguent le vivant et le mort, l’humain et l’animal, le réel et le merveilleux, l’admis et le transgressif. Le tout fouille la profondeur parfois déviante du rôle et de l’intériorité de l’artiste, isolé au cœur de l’humanité.
Et plus si affinités