Nous avons découvert cette impressionnante installation lors de l’inauguration de l’exposition Flux que le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris lui avait consacré. Placée au cœur d’une rétrospective très complète sur son univers protéiforme, où le monstrueux côtoie le normalisé, le minéral se mêle à la chair et au végétal, où le gigantisme voisine le minuscule et le minutieux, The Flux and the puddle faisait figure à la fois de synthèse et de monographie, retraçant ainsi la carrière de l’artiste québécois.
Un monde précieux et dégoûtant
Un cube de verre de la taille d’une pièce, un labyrinthe de parois translucides où se situent des visages de cire distordus, des bijoux, des insectes, des fleurs… Tout un monde précieux et dégoûtant qui déploie son grouillement dans la tridimensionnalité figurative de nos inconscients. C’est effectivement la tranquille tragédie, le drame quotidien qui se joue dans ce piège transparent, cette cage qui dresse ses barreaux comme les méandres de nos psychismes. L’effet est saisissant qui fige le mouvement des émotions, donne à voir le mécanisme des âmes, capturé comme ces animaux empaillés qu’on donne à voir dans les galeries de sciences naturelles.
Le parrainage du loup-garou
Contempler ce cabinet des curiosités de l’inconscient n’est pas un moment agréable, ce n’est pas sa fonction ni celle de l’œuvre du plasticien qui depuis longtemps déjà a placé sa carrière sous le parrainage du loup-garou, figure qui se répète avec obstination dans ses sculptures. La monumentale prison de verre qui marque ce parcours s’aborde comme une mise à nu des abysses qui motivent, freinent et structurent ce loup-garou. Il s’agit ici d’exhiber une intériorité difforme, projetée en fractales effrayantes, cocasses, tendres, mélancoliques. Pour débrouiller les pistes complexes de l’identité. Pour nous renvoyer le reflet de nous-mêmes ?
Et plus si affinités
Pour en savoir, consultez le site de l’artiste David Altmejd.