Dans le sillage du reportage consacré au domaine de Chaumont sur Loire, notre avant-garde de cette semaine fait la focale sur l’un des jardins primés lors du Festival International des Jardins 2014.
Inspirée par le thème du jardin des péchés, Ana Morales, artiste paysagiste française, propose une version métaphorique de l’Eden, fait de délices et de fautes confondues. Une faille, une craquelure permanente que ce jardin pensé comme une coulée de lave solidifiée, un sol gris fossilisé d’où la vie émerge, brisant la croûte des erreurs pour fait surgir la liqueur du plaisir.
Au sol, du goudron, épais, visqueux, corrosif, symbole de l’industrie destructrice, du progrès régressif, dont les plaques inégales sont transpercées de plantes, mousses et arbustes qui respirent en surface, nature bouillonnante que rien n’arrête. La « Sève de l’Humanité » attire l’attention sur les plis secrets où se niche le créatif, dans ces nuances d’émeraude superbes et sensuelles.
Le propos est puissant, multiple, philosophique : sous le corset des interdits, l’élan de la vie continue de dicter ses lois et c’est en ce jardin qu’on le comprend soudain.
Et plus si affinités
Album photosde notre visite du domaine de Chaumont sur Loire