A peine quittées les salles du Grand Palais enluminées du trait précieux d’Hokusai, ouvrons les pages de la conséquente monographie que lui consacre Nagata Seiji, l’un des commissaires de l’exposition, aux éditions Prisma.
Ces 448 feuillets ont pour objectifs conjoints de dévoiler l’envergure de l’œuvre et d’en saisir les raffinements et les singularités. Très complet, ce tour d’horizon débute par quatre essais signés de spécialistes qui y définissent les spécificités du maître tout en le ressituant dans son époque. Suit un catalogue chronologique qui multiplie les illustrations accompagnées d’explications détaillées.
L’idée est de mettre en corrélation l’homme et son œuvre, de montrer comment ils se nourrissent l’un l’autre, comment les avancées, la vie, la réflexion de l’artiste enrichissent son trait, ses thèmes, son regard, comment les œuvres qu’il créé avec prolixité et bonheur le font à son tour évoluer, s’interroger, changer sa pratique, sa philosophie de l’existence. Claires et concises, les analyses s’émaillent de termes techniques japonais qui révèlent le rapport étroit entre esthétique, création et mysticisme.
Très fouillé dans le choix des représentations, l’ouvrage est vraiment plaisant à parcourir, pour le bonheur des yeux comme celui de l’esprit. Mine d’informations, il restitue avec soin les couleurs et nuances des estampes d’origine, tout en respectant la diversité des genres. Hachures de la gravure, velouté de la peinture, variété des sources d’inspiration, au fil des pages c’est le Japon d’antan, ses paysages, les hommes et les femmes qui y vivent, y croient, y rêvent, qui nous emportent dans une poésie sans pareil.
Et plus si affinités
http://www.editions-prisma.com/catalogue/livre/loisirs-connaissance/loisirs-connaissances/hokusai
