Fidèle à ses habitudes d’agitateur des regards et des consciences, Thibault Tourmente frappe une nouvelle fois, avec l’exposition Pornographie de la Mort, mur des vanités installé pour l’occasion à la galerie En face, tenue par son compère de toujours, Jetboy Grafix.
Nouvel opus de l’aventure Death Republica entreprise en 2012, la macabre conception de Tourmente prolonge les parois du cabinet de curiosités originel. Auprès des morbides polaroids initiaux, les collages et les skate boards transformés en ex voto s’alignent dans un Tétris aussi complexe que les alvéoles d’un cerveau en dissection.
Chapelle votive qui pleure les rêves et les hantises de l’enfance, Pornographie de la Mort recèle les traumatismes devenus souvenirs. Dans la clarté des cloisons immaculées, le lamento enragé s’est tu, laissant place au murmure rassurant de la mémoire, qui jamais ne nie ses origines mais décide de se concentrer sur l’horizon.
En témoigne l’apparition d’installations en trois dimensions, qui détournent les objets morts pour leur ré insuffler la vie. Des globes en verre emprisonnent ces créations monstrueuses et timides, de peur qu’elles ne s’échappent, … ou parce qu’il leur faut une scène digne de ce nom ?
Pas de grosses pièces, on demeure dans l’intimiste et le précieux, la discrétion nerveuse d’une silhouette, le tracé à peine distinct d’une forme effacée par le temps. Crucifix brisés, angelots de marbre et souris mortes, La Pornographie de la Mort constitue à la fois un tombeau des illusions et le terreau de l’avenir.
Et plus si affinités