C’est notre deuxième coup de cœur de la Nuit européenne des Musées 2015. Après avoir parcouru la remarquable évocation du mobilier populaire à la danoise, alors que la nuit tombe doucement sur une tour Eiffel duvetée de bleu et de rose, nous passons les portes du Palais de Chaillot pour vivre un petit enchantement : la Cité de l’architecture et du patrimoine, une promenade au fil des siècles pour observer les pierres de nos monuments changer de forme, de style, de proportion.
L’architecture, d’une époque à l’autre
Les vastes portiques d’églises s’épanouissent sous les hautes voûtes d’une galerie aux murs sang de bœuf. La pâleur des marbres, le velouté du grès ressortent sur ce rouge si particulier. D’une époque à l’autre, le trait s’affine, la frise se fait dentelle, les visages se précisent… Nous sommes au Moyen Âge roman, vient le gothique triomphant, les prémisses de la Renaissance, l’âge classique, … De loin en loin, des espaces de jeu permettent d’explorer les avancées techniques et les astuces dont l’architecture va tirer bénéfice afin de progresser vers une modernité dont nous découvrons les joyaux à l’étage supérieur. Métal, béton, … la construction se trouve régénérée et démultipliée de pareils apports.
Architecture et conditions de vie
Les maquettes, les photos, les plans témoignent de la créativité débridée ainsi autorisée. Tandis que d’un côté de l’espace l’exposition Un bâtiment, combien de vies ? aborde la question très actuelle de la réhabilitation des édifices types de la Révolution Industrielle et des Trente Glorieuses, à l’opposé la restitution d’un appartement de la très phocéenne Cité Radieuse de Le Corbusier souligne l’impact que l’architecture joue dans l’évolution de nos conditions de vie et dans notre intégration au processus social. Plus loin, le labyrinthe de la galerie des peintures murales nous replonge dans la logique des fresques byzantines et médiévales.
Trouvailles, beautés, audaces
Le tout est envoûtant et aurait sans conteste possible plu à Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc qui initia le musée de Sculpture comparée en 1882. On y perçoit toute la portée d’une architecture nationale riche de trouvailles et de beautés. D’audaces également. L’institution se veut organe de sensibilisation, d’éducation, de formation et d’information. Nous en avions perçu le travail avec les expositions virtuelles relayées sur le site. Il serait dommage de se contenter de cette seule matière : après tout, l’architecture est volume et tridimensionnalité, et la Cité qui lui rend hommage a si bien su en restituer l’étoffe …
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