Les cigales, le soleil, la nature, l’eau … c’est dans un paysage digne des histoires de Pagnol que Laetitia Carton nous entraîne, en quête du mystère Baudoin. Edmond Baudoin, depuis qu’il dessine, a repensé les codes de la BD et de la narration. Son trait, sa perception du monde, sa mise en image, son univers visuel et narratif ont largement contribué à repousser les limites du genre, à y introduire poésie et contemplation là où on le cantonnait dans l’humour et l’aventure.
Puisant dans sa propre expérience de vie, Baudoin raconte Edmond, à longueur d’albums, d’études en peintures, de planches en performances … éveil à la vie, premières conquêtes amoureuses, fascination pour la nature, curiosité perpétuelle, passion de la musique et de la danse, et cette folie du dessin, qui toujours le saisira, l’amenant à étreindre cette carrière malgré les obstacles et les déconvenues … jusqu’à trouver sa place et y acquérir la dimension d’un précurseur …
Depuis Villars, son cher village natal du Var, il donne à voir et comprendre la source de ses œuvres, le comment de son travail, … une évolution lente, toujours en questions, sans jamais de réponses, le besoin de se connaître sans s’enfermer dans une définition peut-être ? Très intelligente, fine et pudique, la caméra de Laetitia Carton accompagne Edmond pour le ramener à la lumière et expliquer en partie ce qui fait Baudoin …
Son film n’est ni confession, ni autobiographie, ni documentaire … il est impressions multiples sur les différentes composantes qui irriguent la vie d’artiste. Joies, peurs, déceptions, bonheurs, volontés farouches, abandon confiant aux beautés du monde, et toujours ces petites étincelles qui font les rencontres magnifiques et les lauriers mérités sur lesquels jamais on ne se repose, toujours avide d’autres pourquoi pour tracer sa voie en lettres d’eau …
Et plus si affinités