Dentelles de fil de fer, sculptures convulsives, perles diaphanes, fleurs pastel, … Candice Angelini conçoit ses chapeaux comme des émanations oniriques où l’improbable jouxte l’occulte. Cendre n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la dextérité et de l’imagination déployées par cette modiste pour le moins baroque, qui conjugue mode et envoûtement.
Si elle s’échappe parfois pour chiffonner poupées et sculptures comme le ferait une sorcière vaudou, c’est dans le monde du chapeau que Candice s’exprime le plus puissamment. Art nouveau, orientalisme, art chamanique : telles sont ses influences revendiquées. Mais par delà la filiation avec des courants artistiques historiques, on sent la main enfantine qui déroule sans fin les méandres de l’imagination au fur et à mesure que le rêve et les peurs prennent corps avec l’âge adulte. Ne nous étonnons donc pas si ses réalisations, de chapeau, deviennent masques ou fétiches.
Le glissement d’une fonction a l’autre se fait naturellement, comme un détournement logique des utilisations initiales, une douce exploration des possibles. Torturées comme des branches par le vent des landes désertiques et froides, les coiffes de Candice trouvent place dans des univers interlopes comme ceux des spectacles de Hey !, de CocoRosie ou de Rihanna. Ils y apportent une force tranquille, mélancolique et résignée, une poésie nuancée, entre souffrance, acceptation et menace, lente assimilation du chagrin, évanescence d’une féminité ancestrale, fatale, sauvage.
Et plus si affinités