Le monde se déchire encore, toujours, depuis l’aube des temps. Les fleurs de Thierry Boutemy, douces de carnation, soyeuses et coquettement froissées, sauvages et pudiques, un instant nous rassurent, embaumant les cauchemars diaphanes de leur parfum diffus comme les fantômes.
Fleuriste de formation, Thierry Boutemy a vite oublié la théorie pour laisser parler son coeur, sa fantaisie, son émotion. Dans son antre bruxelloise, il compose de véritables poèmes de pétales, des sonnets végétaux.
Chez lui les fleurs sont de saison, les espèces rarissimes et précieuses, les corolles pures de pesticides. Préoccupé de qualité comme de bonnes pratiques, Boutemy dénonce en douceur mais fermement la culture industrielle. Engagé, il se veut éthique dans le choix de ses essences, tout en demeurant romantique et habité dans sa création.
Défilés de mode, grandes réception, films, ses orchestrations florales ont conquis les hautes sphères, révélées notamment par le Marie Antoinette de Sophia Coppola. Oublions cette aura médiatique pour savourer ces couleurs, ce velouté, ces senteurs, dignes des tableaux du XVIIeme siècle, des cabinets de curiosités voués à la méditation et à la compréhension du monde.
Et plus si affinités