Vous le saviez, vous, qu’un front de résistance pro libertaire était en train de se constituer sur l’axe Santiago Lille ? Ah non ? Bah moi non plus ! J’ai appris la bonne nouvelle en écoutant l’album de Sidi Wacho, produit de l’alliance artistique entre le rappeur Saïdou du Ministère des Affaires Populaires et des chiliens Dj Antü et Juanito Ayala. Échantillon :
Avec leurs « vibrations de prolos pour faire trembler les bourgeois », ces beaux messieurs annoncent clairement la couleur de leur étendard idéologico-stylistique qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Manu Chao. Libre et ses onze plats de résistance sont épicés à la sauce particulièrement relevée du ras-le-bol planétaire devant le cynisme du fric roi. A l’opposé diamétral, le collectif intercontinental nous soumet l’option des quartiers populaires où les influences, les cultures, les volontés se mélangent.
« Con Sabor » synthétise la recette musicale appliquée avec délectation par le combo : du rap saupoudré de ch’ti, de l’accordéon nordique by Joeffrey Amone, des cuivres éclatants de balkanattitude de Boris Viande, et l’espagnol de DJ Antu, roulant sous la langue comme une sucrerie macabre d’un « Dia de los muertos ». « On nous impose des normes, j’refuse de suivre comme une bourrique ! » clame Saïdou dans le choeur des percussions caraïbes d’El Pulpo. Un exemple parmi tant d’autres de sa verve : ne pas mâcher ses mots, même avec un tacos au maroilles dans la bouche !
Solaire, chaud, accueillant, Sidi Wacho s’écoute et se danse, se chante et se scande, dans la grande tradition des hybridations culturelles les plus populaires. Une fois dans les oreilles, leurs airs et leurs paroles restent dans les têtes, à la manière des grands hits contestataires. Protest song, certes, mais le pathos en moins, la bonne humeur en plus. Comme une manière de dire que la Révolution se fera d’autant mieux qu’on la fera le rire aux lèvres.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur Sidi Wacho, suivez leur site et leur page Facebook.