Nous sommes en 1969. La révolution psychédélique bat son plein, les autorités américaines s’apprêtent à envoyer des hommes sur la Lune. Et si ça ne marche pas, qu’à cela ne tienne, on tournera des images du prétendu alunissage pour tromper les millions de gogos agglutinés devant leurs écrans de télévision. Méliès l’a bien fait à l’aube du cinéma, non ? Et tant qu’à faire, on engage Stanley Kubrick, génial réalisateur de 2001 L’odyssée de l’espace, ça fera plus vrai. Et si Stanley Kubrick « is not avalable » ? Eh bien on fera avec les moyens du bord ! Voici en gros l’intrigue pas si surréaliste de Moonwalkers … et franchement ça accroche !
Comédie british ultra-décalée
Aux commandes de cette entreprise un peu folle, Antoine Bardou-Jacquet quitte l’univers de la pub pour se tourner vers celui de la comédie british ultra-décalée avec un humour noir qu’un Guy Ritchie n’aurait pas renié. La recette est pourtant classique : plonger un personnage ultra rigide – ici le très dangereux agent de la CIA Tom Kidman, tueur patenté et rescapé polytraumatisé de la guerre du Vietnam, dans un univers qui défie ses codes et ses références, en l’état la Londres ultra créatrice, libertaire et très très très droguée de la fin des 60’s. Le résultat est détonnant et particulièrement drôle.
Féroce critique de la théorie du complot
C’est que, quiproquo oblige, notre barbouze engage par erreur un manager à la ramasse, un vrai looser de première, à la place du légendaire Kubrick, et se retrouve à diriger toute un bande de pieds nickelés complètement camés censés tourner un alunissage plus vrai que nature. Le tout avec la mafia londonienne aux fesses et les agents secrets américains prêts à intervenir pour liquider tous les participants, silence oblige. Mélange explosif que ce scénario délicieux, féroce critique de la théorie du complot, qui nous plonge dans une ambiance tenant à la fois de Snatch, Orange Mécanique et Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band.
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Voyage dans la Swinging London
Les références sont multiples, cinématographiques ou musicales, et c’est un bonheur de voir Ron Perlman, interprète d’un Tom Kidman complètement dépassé par un trip à l’acide mémorable, s’enrouler dans une peau de bête pour aller pisser, à l’image de son personnage de La Guerre du feu. On découvrira par ailleurs Rupert Grint sous d’autres oripeaux que ceux endossés dans la série Harry Potter, et ma foi, il s’en sort plutôt bien. En bref et pour faire court, Moonwalkers offre un excellent moment de détente, une intrigue originale, un voyage dans la Swinging London plus vraie que nature et quelques passages de fous rires. Autant de raisons de visionner ce petit plaisir au plus vite.