Outre l’exposition dédiée aux cinquante ans de Barbie, le musée des Arts Décoratifs propose comme Fashion forward, autre temps forts de sa programmation : une célébration de trois siècles de mode, des années 1700 à nos jours, au travers de la collection accumulée par le département des Arts de la Mode au travers de trente ans d’investigation.
Conçue comme une gigantesque frise chronologique, la manifestation se déroule d’abord sur plusieurs salles intimistes où se trouvent les modèles de l’Ancien Régime et du XIXeme siècle, les créations de Charles-Frederick Worth, Jacques Doucet ou Paul Poiret, avant de s’ouvrir sur un hall gigantesque qui relate les avancées des grands couturiers modernes Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Elsa Schiaparelli, Gabrielle Chanel, Christian Dior ou Yves Saint Laurent. Viennent les stars du moment JP Gautier ou Vivienne Westwood, pour ne citer qu’eux.
Le tout est impressionnant, permet de dresser des comparaisons, des oppositions, des reprises. La mode est un éternel recommencement ? L’exposition le démontre nettement, et l’on est curieux d’en voir plus : sur les 150 000 pièces, tissus, costumes, chapeaux, souliers, qui enrichissent les collections, il a fallu en choisir 300, autant dire une miette. Quid par ailleurs de la place de la mode parmi les autres formes d’arts décoratifs, bijoux, mobilier, orfèvrerie … ? Quelques exemples de papiers peints et de boiseries du siècle des Lumières ouvrent une perspective qu’on voudrait beaucoup plus large.
On notera par ailleurs l’absence de tenues datant de la période Louis XVI et de la Révolution, périodes pourtant charnières en matière de mode avec l’influence de Marie Antoinette et Rose Bertin, la simplification vestimentaire conséquente aux temps de la République et de la Terreur. Idem pour les Merveilleuses et les Incroyables qui firent les beaux jours du Directoire, avec leurs robes transparentes à l’antique et leurs redingotes ajustées aux cols immenses.
Reste l’immense valse des robes, manteaux, costumes du XXeme siècle, orchestrée par le danseur et chorégraphe anglais Christopher Wheeldon et scénographié par Jérôme Kaplan. Si la disposition des cartels rend difficile l’identification et la datation des modèles, l’ensemble n’en est pas moins remarquable, et tout à fait représentatif de l’imagination à l’oeuvre dans ce domaine d’activité. Fashion forward constitue donc autant un hommage au travail de recherche, de collecte et de conservation accompli qu’un prélude à de futures expositions.
Merci à Olinda Coïa pour ses remarques et ses indications.
Et plus si affinités
Pour vous informer sur Fashion forward, consultez la page dédiée par le site du Musée des Arts Décoratifs :
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-en-cours/mode-et-textile/fashion-forward-3-siecles-de-mode-1715-2016/