Merci aux dieux de l’art d’avoir une fois de plus mis sur ma route cybernétique l’annonce virtuelle de la très concrète exposition Mauvaises Graines II. Installée dans les locaux de la Topographie de l’art, la manifestation se poursuit jusqu’au 23 juillet 2016. Une chance qui me permet de découvrir dans le sillage de l’emblématique Stéphane Blanquet le travail tout aussi saisissant d’autres artistes pour le moins visionnaires.
Chacun explore les possibilités offertes par le dessin pour retranscrire ses propres perceptions de mondes intérieurs où angoisses et onirisme se côtoient et s’acoquinent. Crayon, peinture, découpe, d’un trait léger, presque ténu, d’un aplat de couleur éclatante, en majesté ou taille intime, les dessins ici prennent place sur des murs blancs qui mettent en exergue leurs qualités.
On appréciera le travail tout en mouvement du sénégalais Omar Ba, l’énergique et naïve dompteuse de serpents pénis de Céline Guichard, les tapisseries organiques de Blanquet, les ectoplasmes de Emeli Theander ou Chloe Poizat, les hommes ronces de David Ortsman, les plantes cannibales de Hélène Muheim les banshees de Cendrine Rovini, les silhouettes dévoratrices de José Maria Gonzales, les vanités de Sebastian Gögel ou Anaïs Ysebaert , les apparitions de C.N. Jelodanti ou Eric Winarto, les créatures lumineuses de Tami Ichino…
Difficile de décrire par le menu leurs univers, ce serait leur faire affront car ils échappent tous volontairement à la précision du qualificatif pour préférer l’imprécision du songe, le trait primal, la forme estompée … ces mauvaises graines 2016 ont en commun le sens des paradoxes, un attrait particulier pour le paranormal, un penchant pour le surréalisme et la poésie fantasque … ils représentent les pousses prolifiques d’un art singulier qu’ils contribuent à enrichir dans ses différences assumées.
On appréciera le choix esthétique des commissaires Clara Djian et Nicolas Leto, soit l’artiste C.N. Jelodanti pour les intimes, qui savent mettre en valeur les oeuvres présentées, jouant des couleurs, des thèmes, des tailles pour orchestrer des ensembles harmonieux et complémentaires, où chacun trouve sa place sans étouffer les autres. Une gageure, vu l’absolu caractère des dessins réunis.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur Mauvaises Graines II, rendez-vous sur le site de Topographie de l’art :