Bip bip, cher public ! Attention please : avis de tornade rock en provenance de Toronto ! On signale un cyclone quadricéphale en approche de nos côtes, baptisé Weaves, et dont les volutes produisent un son des plus captivants. La preuve :
Une guitare, une batterie, une basse, une voix : la formation est des plus classiques pour un combo rock, mais faites confiance à au quatuor Burke -Waters – Bines – Cole pour monter le son après l’avoir ciselé d’arpèges savamment disharmoniques et fièrement claironnants, enrobés dans une robe de chambre rose fushia, avec des godillots de chantier et le désert en toile de fond. Le tout, porté par trois singles, un EP et un album éponyme sorti à la mi juin, fignolés aux petits oignons pour secouer nos coeurs épris de son juteux et corrosif.
Et en matière de juteux corrosif, les Weaves savent y faire, rappelant en cela la stylistique névrosée, nonchalante, talentueuse et sans complexe de Yak ou de The Villejuif Underground, avec quelque part en arrière plan mental The Pixies, The Breeders ou Echobelly. Et en frontline, la flamboyante Jasmyn Burke, dont la crinière miel et les rondeurs adolescentes ne doivent en rien nous tromper : c’est une meneuse de haut vol que voici, dotée d’une voix à la limite du jazzy (pourquoi je pense au phrasé de Billie Holiday ?), et d’un tempérament qu’on imagine aisément musclé, sous ses vocalises de petite fille insupportable.
Pour vous en convaincre, écoutez « Two oceans », 6eme morceau de leur album et vous comprendrez d’où vient la puissance de ce combo émergent à la vitesse d’une rocket lancée dans le ciel vers son point d’impact : le sens du récit. S’ils sont bons musicos, les Weaves savent, et c’est leur ADN, raconter une histoire, avec leurs notes, avec leurs mots, avec leurs cadences, avec leur dinguerie initiale, assumée, savourée à chaque seconde, comme un carrotcake coupé à la weed …
C’est pas que ça sent son règlement de compte avec une société obsédée de normalité proprette, mais chaque chanson claque comme un « va te faire foutre, conformiste » ultra rafraîchissant, appuyé sur une attitude DIY volontaire et créatrice. Dans le genre, on appréciera « Human », sorte de toboggan musical où le slalom est de mise, ou le très calme et à contre courant « Stress » qui clôt leur première galette sur une promesse de carrière longue et prolifique, placée sous la protection des bonnes fées rock, tout heureuses de voir la relève des grands assurée …
Et plus si affinités
Suivez The Weaves !!!!