Notre avant garde de la semaine s’est éteinte en 2003, à l’âge vénérable de 79 ans. S’il n’est donc pas un talent émergent, Lobanov n’en demeure pas moins une figure incontournable de l’art brut russe et c’est à ce titre que nous évoquons son univers aujourd’hui.
Devenu sourd et muet suite à une méningite contractée durant l’enfance, Lobanov est interné en hôpital psychiatrique à l’âge de 23 ans : très agressif après le décès de son père, il ne retrouvera jamais la liberté. Son art apparaît progressivement, reprenant les mêmes codes récurrents : la mise en scène de figures communistes, représentées les armes à la main.
Fusils et pistolets constituent le thème majeur de ses dessins. L’artiste éprouve une véritable fascination pour ces objets dont il découvre le maniement avec un de ses infirmiers. Une forme de puissance, une affirmation virile, une manière de s’imposer peut-être, de fantasmer sa liberté et son autonomie … tout en enfermant perpétuellement ses sujets dans des cadres préalablement délimités.
Détails des décoration, tracé naïf, couleurs virant vers le bleu, le mauve, rehaussées de jaune éclatant, de rouge sang… Lobanov va jusqu’à se photographier dans des décors en papier qu’il fabrique lui-même, apportant un prolongement vivant aux dessins qu’il produit. L’ensemble est à la fois captivant et dérangeant, proposant une galerie de figures entre personnages de bande dessinée et portraits angoissants.
Et plus si affinités
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