Selon vous, où les deux furies de Deap Vally se sont-elles rencontrées ? 1. Dans un concert des Ramones 2. Durant un match de catch féminin 3. En pleine manif des Femen 4 . Dans un cours de crochet. Cochez la bonne réponse, c’est à dire … la 4. Ouep. Comme quoi il faut se méfier de l’influence néfaste des travaux d’aiguille. On commence par le point d’écrevisse … on se retrouve chez le tatoueur puis sur scène à défoncer les amplis et faire baver les mecs du public.
En l’état Lindsey Troy et Julie Edwards savent y faire, mais ne vous y trompez pas, messieurs, évitez toute tentative de bashing salace ou de drague à la crocodile, vos couilles n’y résisteraient pas. Féministes, elles sont, se revendiquent, et du genre à envoyer balader le malotrus sans ménagement. Déjà en 2013 le très appréciable Sistrionix avait planté le décor, avec tout particulièrement le magnifique « Bad for my bodie ». Femejism remet le couvert, tout juste sorti en cette mi-septembre 2016.
Soit le fruit de trois ans de maturation qui se sent à chacun des 13 morceaux ultra enlevés de cette galette succulente, bourrée jusqu’à la syncope de sucre, de gazoline et de de tout ce qui est bon, fait grossir et on s’en fout. Dans l’univers Deap Vally, pas grave si on se rase pas les jambes et le reste, le mec fera avec ; pourtant plus féminine et captivante que ces deux louves, tu meurs ! Leur atout majeur, ultime, leur musique, saturée de tout ce qui se rebelle !
L’énergie du rock, le DIY du garage, la hargne punk, et cette indéfinissable course à l’abîme portée par le grunge spirit, le tout synthétisé par une gratte furieuse et des tambours d’amazone sur le sentier de la guerre. Le deuxième opus des girls n’est pas moins échevelé que leur première prod, mais la puissance semble plus canalisée, avec les coups de force « Post funk » « Little baby beauty queen » ou « Grunge bond ».
Bref c’est pileux, piquant, sexy et dissuasif comme le chant primal des femmes des cavernes tuant à main nue le mammouth du dîner, tout en surveillant d’un œil attentif et tendre les petits en train de jouer avec les silex patiemment taillés par Papa. Bacchantes jusqu’au bout du mediator et des baguettes, les sorcières de Deap Vally rappellent avec poigne que le rock peut et doit être affaire de gonzesses, qu’elles soient hétéro, lesbiennes, mamans, célibataires, épilées ou les cheveux teints en rose !
Et plus si affinités