L’explosion culturelle vécue par la Corée du Sud n’en finit plus d’inspirer sociologues et artistes. La photographe Françoise Huguier participe de ce mouvement de fascination avec sa série Virtual Seoul. Diversité, singularité, un souffle de folie et d’originalité également, animent les sages portraits réalisés par une artiste qui découvre Séoul en 1982, au lendemain du soulèvement de Gwangju, réprimé dans le sang par l’armée sud-coréenne.
Poids des traditions, frénésie de modernité
Dans ce pays voué à la richesse et au malheur (taux de suicide record, compétitivité cruelle, individualisme exacerbé, abandon des personnes à charge, implosion de la cellule familiale), que devient l’image de soi ? Comment la rêver, la sublimer, s’en détacher ? Et la vivre dans son rapport à l’autre ? Les clichés de Françoise Huguier, en mémorisant les visages souriants et lisses de plusieurs générations de modèles rencontrés au gré des promenades dans la capitale, interrogent les véritables motivations de ces gens tiraillés entre le poids des traditions et une frénésie de modernité.
Une identité de façade
Nonchalance, vacuité, derrière les flonflons, les motifs et les couleurs, l’absence transparaît, une identité de façade, un clonage qui angoisse, fait pitié. Les nuances palissent dans le ballet des lumières, comme un instant de malaise qu’on efface vite derrière un sourire convenu. Mais il est difficile de donner le change, et chaque photo se fait révélateur de ce mensonge social soigneusement camouflé derrière les minauderies de rigueur.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le travail de la photographe Françoise Huguier, consultez son compte Intagram.