Pour les amateurs Lokiss est une figure incontournable du streetart des 80’s. Un créatif hors pair doublé d’un fin connaisseur du genre, qui infatigablement s’interroge sur ses racines, son évolution, son mystérieux pouvoir de fascination. Pour lui comme pour ses compagnons d’aventure esthétique, le graffiti constitue un langage crypté, un message subliminal qui irradie dans la texture même de l’urbain, apportant vie et relief dans les coins les plus abandonnés des villes.
Pourquoi ? Comment ? Peut-on répondre ? Le doit-on ? A une définition par essence restrictive, Lokiss préfère montrer la gestation même, focalisant son attention sur 15 grands noms du genre, en pleine action. Philippe Baudelocque, Proembrion, Keith K. Hopewell, Tony Driver, Kid Ghe, Antistatik, Atune, Peeta, Soda, voici quelques uns des artistes ici rassemblés, confirmés ou émergents, que nous voyons déferler dans la cité pour y laisser leur marque éphémère.
On appréciera les rituels de préparation, le geste de chacun, la diversité des styles, la richesse des univers, le caractère visionnaire de la démarche. L’ouvrage privilégie la photographie comme socle de chaque portrait, précédé d’un simple paragraphe descriptif et d’une fiche signalétique spécifiant le nom, l’origine de l’artiste, la date et le lieu où il a réalisé son oeuvre. Le tout prouve, s’il en était encore besoin, que le streetart n’est plus, ne fut jamais déprédation et vandalisme mais un acte de réappropriation esthétique et d’enchantement d’un milieu de vie d’une banalité écrasante.
Il est sursaut, lutte, choix, révolte, acte citoyen qui replace l’art et la magie au coeur d’existences écrasées par un système sans pitié. Expression sans aucun doute, manifeste à chaque instant. Chargé de sens que chacun décryptera à sa guise ? C’est ce qui fait sa force primale, depuis les temps obscurs où l’on dessinait sur les parois des grottes.
Et plus si affinités
