Internet, médias en crise, fakenews, IA … la question de la liberté d’expression est sur toutes les lèvres. Mais c’est bien vers le Japon que nous nous tournons aujourd’hui avec Poison City du mangaka Tetsuya Tsutui, ouvrage publié en 2015 aux éditions Ki-oon.
Mikio Hibino censuré
Ce seinen narre l’histoire de Mikio Hibino, jeune dessinateur de manga, et de son premier ouvrage, Dark Walker. L‘archipel nippon est alors sous le coup d’une loi visant à assainir l’art et la littérature à l’approche des JO. Un comité d’ « experts » tente de mettre en coupe réglée les publications du pays en se fondant sur des critères plus ou moins vraisemblables.
Jusqu’alors soutenu par ses pairs et son éditeur, Mikio Hibino va faire face à une véritable cabale visant à les éradiquer, lui et son œuvre. Nous le suivons donc dans la guerre sans merci qu’il va mener afin d’éviter d’être déclaré « auteur nocif », ce qui nous vaut moult rebondissements et frémissements, car son combat n’a rien de simple.
Un récit quasi autobiographique
Ce qui nous surprend en premier lieu, c’est le réalisme saisissant de l’histoire contée par Tetsuya Tsutui. À la fin du premier tome, on apprend que lui-même a été victime de la censure au Japon en 2009. En effet, son ouvrage Manhole a été classé « nocif pour les mineurs » par un comité de protection de l’enfance siégeant à Nagasaki.
C’est donc un récit quasi autobiographique que nous livre l’auteur. Le manga est prenant et interroge plus particulièrement l’avenir de la censure à l’heure d’internet. Les deux tomes se dévorent littéralement tant le rythme imposé est intense. Aussi, je ne peux que vous conseiller de découvrir Poison City d’autant plus que ce manga a été primé par l’Association des Critiques et journalistes de la BD en 2015, à raison.
Et plus si affinités
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