Le 18 février, l’amphithéâtre de l’opéra de Lyon a accueilli Ghada Shbeir pour une soirée dédiée aux chants syriaques. Cette chanteuse libanaise, décrite comme « une voix d’or chargée d’émotion », introduit amène avec elle l’esprit oriental inscrit dans la beauté de ses mélodies.
Interprète et chercheuse, Ghada Shbeir enseigne le chant liturgique et la théorie orientale à l’université libanaise, réactualisant ainsi avec grâce et pertinence les chants araméens. Son récital explore un patrimoine historique et émotionnel. Dans une région géographique meurtrie par la guerre et les combats, ce sont la beauté et la force de la culture qui redonnent espoir et insufflent la bienveillance. Par delà es mauvaises nouvelles véhiculées par les média, de la destruction de Palmyre, du martyre d’un peuple souffrant, les chants syriaques résonnent pour ne pas nous faire oublier.
Via ce magnifique hommage, la chanteuse par sa voix pure et le rythme des airs arabes, nous emporte aux racines d’une tradition séculaire. Le chant syriaque est un chant religieux originaire de Mésopotamie qui apparaît vers le 6eme siècle de notre ère. On reconnaît le « alléluia » mis en musique à l’oriental. Propres Chrétiens d’Orient, ces compositions se présentent comme un livre de psaumes. En les écoutant, on se retrouve plongé dans les ruelles de la Alep d’antan, perché au sommet des montagnes libanaises.
Par son originalité et sa qualité, ce spectacle détonne, insufflant un air de pureté et de respect. Ghada Shbeir ne diffuse ici aucun message politique ou idéologique ; elle met simplement en lumière la richesse et l’intensité culturelle du Moyen Orient. Peu connus en France, ces chants traditionnels envoûtent le public tandis que cette langue morte parfaitement réactualisée ressuscite le temps d’un concert pour nous ouvrir le coeur et l’âme. Une fois de plus la programmation pointue de l’amphithéâtre de l’Opéra de Lyon a su nous captiver par son originalité et sa qualité.
Et plus si affinités
http://www.opera-lyon.com/spectacle/liban-ghada-shbeir
