Lambert Wilson, en véritable homme de spectacle qu’il est, partage ses passions entre théâtre, cinéma et musique. Rendant hommage à Yves Montand avec l’album Wilson chante Montand édité en 2016, il monte aujourd hui sur la scène du TNP pour interpréter son répertoire. Mis en scène par Schiaretti, ce récital original, décalé et riche nous entraîne avec nostalgie dans l’univers du chanteur franco italien disparu il y a vingt cinq ans.
Formé au Drama Center London, Lambert Wilson y a appris le métier de comédien mais aussi la musique. Chemise et pantalon noir, c’est avec une voix douce, chaude et mélodieuse, une diction parfaite que l’acteur rend hommage à l’interprète de « Barbara » sans jamais le copier ni dénaturer son répertoire. La saveur du spectacle réside entre autres dans la présence d’un orchestre : le charme opère immédiatement, grâce aux arrangements mélodiques de Bruno Fontaine.
On se laisse envouter avec douceur par ces chansons célèbres comme « A bicyclette », « Les feuilles mortes » ou « Le temps des cerises ». Cependant avec beaucoup d’originalité, on découvre aussi une aproche plus intimiste de poèmes comme « Les bijoux » ou « Le dormeur du val ». L’ interprétation naturelle apporte un esprit ludique, un climat à la fois jazzy et fantaisiste d’une grande fraîcheur qui complète et perpétue la conception initiale de Montand.
On n’y aurait pas pensé de prime abord, mais il y a de nombreuses ressemblances entre ce dernier et Wilson. Hommes de cinéma et de chanson, ils se sont tous les deux illustrés dans ces disciplines avec succès. Séducteurs incomparables, leur charme perdura au delà des années. Wilson nous émerveille depuis La Boum 2 de Claude Pinoteau et on se souvient des aventures de Montand avec Simone Signoret et même Marilyn Monroe.
Ainsi, même si on ne peut oublier Wilson dans Les Possédés de Wajda, Le sang des autres de Chabrol, Des hommes et des dieux de Beauvois ou plus récemment L’Odyssée de Salle, on ressort de ce spectacle fasciné par son allure et par le timbre de sa voix. Même si on se souvient de Montand dans Cesar et Rosalie de Sautet, La Folie des grandeurs de Oury, ou Tout va bien de Godard, on s’en revient avec ses airs plein la tête.
N’oublions pas cependant que c’est également une histoire de famille qui se jouee sur la scène du TNP. George Wilson, le père de Lambert disparu en 2010, en fut le directeur en 1963, prenant la succession de son fondateur Jean Vilar qui l’avait formé. Il y produira de multiples mises en scène. L’hommage de ce soir est aussi adressé à ce père investi dans l’histoire du lieu. Le nom de Wilson inscrit en haut de l’affiche rappelle le passé et continue la tradition.
Et plus si affinités
https://www.wilsonchantemontand.com/
http://www.tnp-villeurbanne.com/manifestation/wilson-chante-montand/