Samedi 8 avril 2017 – 11h : nous déboulons dans l’enceinte des Grands Magasins de Pantin pour assister au lancement des Grands Parisiens. l’expérience nous intrigue : photographier les familles franciliennes qui le désirent pour constituer un fonds documentaire mémorisant cette population en gestation, tout en l’impliquant dans une synergie civique. Pourquoi pas ? L’art est fédérateur. Et comme nous siégeons dans le 93 et qu’on ne comprend jamais les choses mieux qu’en les vivant, nous nous dirigeons vers les studios installés au fond du hall.
Béton, conduites métalliques apparentes, murs de verre, … les Grands Magasins de Pantin ont conservé leur esthétique industrielle, qui transparaît dans le décor qui nous entoure … et qu’Alain Bizos aménage à sa façon, toile bleu et bande autocollante bigarrée noir et jaune. Oui vous avez bien : Alain Bizos … qui a photographié Mesrine quelques jours avant sa mort … qui a fait ses armes d’artiste aux côtés d’Arman, … co fondateur de Libé, impliqué dans le lancement d’Actuel, baroudeur impénitent, qui shoote aussi bien la révolte des Sikhs que Nina Hagen. Amateur de la diagonale, amoureux du mouvement, de la perspective, spécialiste de la couleur …
Doux, discret, humain, malicieux mais absorbé, il nous positionne, nous cadre, reprend, … c’est terminé. Et c’est original. Simple et plein de promesses à la fois. L’oeil du maître ? Ou l’instinct du chasseur d’image ? Le portrait c’est son truc, il en aligne à longueur de site, des célébrités, acteurs, auteurs, musiciens, journalistes … ou des anonymes dont il faut saisir les particularités, les joies et les peines, l’ancrage culturel en un cliché. Sa présence dans le cadre du projet Les grands Parisiens nourrit la portée de la démarche, sa valeur, sa qualité. C’est une véritable reconnaissance d’une population en devenir, jusqu’ici mise de côté, soudain mise en valeur. Une rencontre, une exploration aussi bien pour l’artiste que pour son modèle.
Et plus si affinités