Aujourd’hui comme avant garde, le travail photographique de Mamedy Doucara, plus spécifiquement la série « Chercheurs d’or », découverte à l’occasion de l’exposition Sportmania du Maif Social Club. Parler du sport d’un point de vue artistique, se servir de l’art pour saisir la spécificité du sport : à ce petit jeu, Mamedy Doucara est bien placé : ancien champion du monde de taekwondo, il s’est converti à la photographie en 2005, ciblant principalement ses anciens camarades.
Objectif : saisir et restituer la puissance et la vibration de l’athlète. Les cent trente portraits réalisés dans le cadre de Chercheurs d’or vont dans ce sens en dressant un parallèle entre la détermination du sportif en quête de dépassement et la recherche du minerai précieux, à la fois fascinante et avilissante. Casque sur la tête, pioche en main, visage crasseux de terre et de sueur, le sportif, peu importe son sexe, son âge, son origine ou sa discipline, devient mineur de fond, à la conquête du métal précieux et solaire.
Chaque photographie saisit la douleur et la détermination de ces orpailleurs du corps et du mental, les deux associés dans la quête sans fin du surpassement personnel. La victoire n’est rien, puisque régulièrement remise en question. Reste la dureté du regard, la tension des mâchoires, les traits décidés … avec ces compositions simples mais ingénieuses, Doucara restitue l’alchimie à l’œuvre dans la préparation des athlètes de haut niveau, analysant par là même la mécanique humaine de la volonté.