Le front haut, le regard clair, concentré dans son austère tenue, Jacques Lemercier nous toise, fier de sa réussite sociale ; et son portraitiste Philippe de Champaigne d’en rajouter en dressant derrière son modèle la chapelle de la Sorbonne, fruit de son audace de bâtisseur. Une construction parmi tant d’autres pour cet architecte des rois, issu d’une famille d’architectes également. Continuité d’une tradition de clan, ancrage sociale, reconnaissance nationale du créatif … tout est dit, … mais encore ?
En choisissant ce tableau précisément comme affiche de sa nouvelle exposition, la Cité de l’Architecture synthétise les problématiques inscrites dans L’architecte – Portraits et clichés. Sorti de son atelier et de ses chantiers, extrait du réseau professionnel, comment l’architecte est-il perçu du grand public ? Comment ses représentations traduisent-elles sa fonction, son travail, son succès ?
Le conservateur Emmanuel Bréon, l’architecte et professeur Philippe Rivoirard et l’attache de conservation Bénédicte Mayer répondent à ces questions en trois temps : le portrait proprement dit, depuis le tableau et le dessin jusqu’à la caricature en passant par la photographie, l’évocation du contexte professionnel via l’apparence, les outils, le travail en agence et le traitement de la commande, le profil de l’architecte tel qu’il apparaît dans les arts, littérature, cinéma, BD ou jeux …
Ainsi on perçoit progressivement que cette figure est un incontournable de la pop culture, un héros des temps modernes, haut en couleur, doté des attributs intellectuels de sa charge : logique, analyse, argumentation … l’architecte ne se contente pas d’ériger des constructions, il pense le devenir quotidien de l’humanité tout en incarnant une réussite évidente, financière, sociale et intellectuelle : une véritable star parce que mystère lié aux arcanes du processus créatif.
Et plus si affinités
https://www.citedelarchitecture.fr/fr/exposition/larchitecte-portraits-et-cliches
