Une fois de plus c’est au cours d’une maraude culturelle que nous croisons la route de Yamae. Et de manière hasardeuse, comme il se doit, puisque, petite faim oblige, nous tombons au détour d’un chemin sur une manifestation de C’est bon le Japon! à la Halle des Blancs Manteaux. S’y trouvent rassemblés plusieurs producteurs japonais venus faire découvrir leur univers aux parisiens que nous sommes. Parmi eux ceux de Yamae, tous spécialistes es châtaigne.
Cent cinquante tonnes de châtaignes nippones
Et pour cause puisque ces entreprises sont installées dans ce village de l’île de Kyushu, où depuis le XVIIIeme siècle on cultive le précieux fruit, avec amour, respect et délicatesse. Aujourd’hui ce sont quelques trois cents producteurs qui opèrent sur deux cent soixante hectares pour récolter cent cinquante tonnes de châtaignes, destinées aux chefs et pâtissiers du reste de l’archipel, qui en explorent les saveurs. Le succès est tel que le nom du village est devenu une marque, qui désigne les préparations élaborées à partir du fruit.
Un label en quelque sorte qui symbolise la tradition et la perfection d’une gestion manuelle selon les codes ancestraux. Châtaignes cuites et confites, purée, confiture, gâteaux et brioches où le marron se mêle avec le haricot blanc ou rouge, le yuzu. Nous dégustons de la pâte seule, puis un manju à la vapeur … et demeurons surpris à la fois par la saveur et la finesse de la texture, sa très grande qualité, son parfum subtil. C’est un enchantement vraiment.
Généreuse succulence
Oubliez le caractère sirupeux et collant de certains marrons glacés, l’aspect pâteux et indigeste que peuvent avoir les confitures et les mixtures … ici la légèreté est de mise, une véritable élégance du met, qui n’annule en rien le pur plaisir régressif de mordre à pleines dents dans ce moelleux délicieux et protecteur. Bref c’est un pur plaisir, simple et raffiné à la fois, cette petite seconde merveilleuse où les papilles frémissent de bonheur au contact d’une saveur appréciable … et rare.
C’est que nos producteurs ne sont pas encore diffusés en France et aimeraient bien l’être. Nous aussi du reste qui déjà languissons de cette succulence à la fois généreuse et discrète. En attendant que ces marques fassent leur apparition dans les rayons de nos plus prestigieux magasins où elles ont résolument leur place, il faudra en passer par les sites web de chaque fournisseur, ce qui ne déplaira pas aux puristes de la langue japonaise … et pour les autres pas de panique, nos chers interlocuteurs parlent anglais.
Et plus si affinités