C’est acté, Françoiz Breut vient honorer les soirées Bragi Pufferfish de sa présence. Nos petits camarades du collectif nous l’annoncent avec joie et fierté, et ils ont bien raison, car la donzelle entraîne dans son sillage un talent hybride et particulièrement prolixe.
Française convertie à la belgitude, la belle, à l’origine illustratrice formée aux Beaux Arts de Caen avant de rallier Dunkerque puis Nantes, finalement s’enracine en terre bruxelloise avec son compagnon, un certain Dominique A, qui la pousse doucement vers la composition et l’interprétation. S’ensuivent, outre des collaborations prestigieuses avec Yann Tiersen, Katerine et consort, une ribambelle d’albums personnels depuis 1997 à aujourd’hui, Françoiz Breut, Ma colère, Vingt à trente mille jours, Une saison volée, À l’aveuglette, La Chirurgie des sentiments, Zoo.
Et pour fil directeur, recette magique à géométrie variable, l’apposition de mélodies travaillées en finesse ajourée telle une dentelle de Bruges sur laquelle s’arriment des textes ironiques et surréalistes, piquants par leur fausse candeur, codés, étranges tels des tableaux de Matisse. La ritournelle des sentiments vient s’y prendre comme dans une toile d’araignée magnétique et scintillante, pour y chanter la vie, les émotions changeantes d’un cœur de femme, ses rêves et ses digressions.
Ainsi Françoiz Breut nous raconte le monde par ses yeux, captant des instants, des sensations, des paysages perçus une seconde, restitués dans la magnificence de son imaginaire, de son verbe riches et fantaisistes. On pense à Françoise Hardy dans le phrasé, la ligne de voix, à Amélie Nothomb dans l’expression des sentiments modulés en images inattendues … à Amélie Poulain dans la posture poétique et la manière de modeler le réel.
Bref Françoiz Breut, princesse de la chanson francophone, a su s’imposer avec un univers bien à elle et pourtant en reflet de nos états d’âme communs, saisissant ainsi le fil d’un héritage porté par Barbara, Anne Silvestre ou Juliette.
Et plus si affinités