Souvenir puissant des Rencontres d’Arles 2017 : l’exposition dédiée au travail de Gideon Mendel. Un road trip aquatique des plus angoissants, puisque le photographe originaire d’Afrique du Sud traque depuis 2007 les grandes inondations de notre planète. Un témoignage poignant de la tragédie climatique qui frappe l’humanité.
Noyade collective
Mieux que tous les discours scientifiques, les grands exposés, les portraits de Mendel plongent l’homme dans l’eau qui recouvre son habitat et son environnement, parfois jusqu’au cou, dans une insupportable atmosphère de noyade collective irréversible. Inde, Brésil, USA, Europe, partout ces mêmes regards intenses, désespoir, fatalisme, et un semblant de dignité pour affronter la colère des éléments, rester impassible devant l’objectif.
La certitude du déluge
Autour, derrière, les stigmates d’un souvenir d’existence, de bien-être aléatoire. L’eau, invasive, n’épargne personne, même les nantis sont frappés par la malédiction, dans une aura quasi biblique, la certitude du déluge ultime, et plus aucune arche à l’horizon pour se préserver. Plaidoyer pour ceux qui subissent cette rage de la nature, réquisitoire contre ceux qui l’ont déclenchée, à coup de pollution et d’aveuglements.
Un observateur impuissant
La Nature ne se contraint pas, elle n’est pas domesticable, on ne peut la piller sans fin sans qu’elle réagisse. Aujourd’hui, lentement, elle se venge de ce que l’Homme lui a fait subir, engloutissant le monde dans ses reflux malpropres. Mendel d’un œil sûr et sans pitié, nous empêche désormais de détourner le regard, nous plaque le visage de ces malheureux sous les pupilles. Non pas comme un prophète, mais comme un observateur impuissant.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, consultez le site du photographe Gideon Mendel.