Le nu : exercice esthétique des plus délicats, qui doit magnifier le corps sans le dénaturer. Faut-il le restituer dans sa réalité ? En gommer les imperfections ? En accentuer les singularités ? L’équilibre est délicat, fragile pour ne sombrer ni dans le grotesque ni dans l’idéal. A ce jeu, Madeleine Froment excelle pourtant, capable de transmettre d’un trait fin la préciosité d’une anatomie.
Ses modèles se livrent à elle en confiance, cela se sent dans la tendresse de chaque ombre, de chaque courbe. Ventres ronds, poitrines opulentes ou tronquées, sexes velus offerts en toute candeur, l’amour est là, sensuel mais jamais provocant ou sali. De portrait en gros plan, Madeleine Froment traque chez ses sujets la petite étincelle divine qui évoque l’Ecce Humano éternel.
L’attraction des êtres, l’amour, le mystère de la fécondation et de la gestation, celui de l’attirance réciproque qui aboutit à la confiance absolue de l’acte intime, l’artiste saisit toutes ces nuances avec réalisme mais sans brutalité, même quand elle saisit les cicatrices de la vie, à même la chair blessée.
Pour rappeler que l’être humain possède une beauté intérieure qui l’illumine, elle sertit ses modèles d’auréoles dorées, nouvelles icônes blanches et lumineuses, sanctifiées par la pureté des sentiments, des élans, de la sincérité.
Et plus si affinités