2 février 1979 : Sid Vicious ne se relève pas du dernier shoot qu’il s’inflige. Il décède à l’âge de 21 ans, quelques heures après avoir été libéré de la prison où il croupissait pour le meurtre de son grand amour Nancy Spungen. D’aucun prétendront qu’avec son corps, ce sont les mânes du punk qu’on a incinérés. Difficile en effet de dissocier la carrière éclaire de ce garçon de la fulgurance Sex Pistols et du mouvement qui l’a portée. C’est ce récit que Malcom Butt couche sur le papier, avec Sid Vicious – Chronique d’une rock star suicidée.
Une bien mince biographie, néanmoins complète et objective, 160 pages pour retracer la descente aux enfers d’une pauvre gosse propulsé sur le devant d’une scène extrême et masochiste. Comment ce gamin a-t-il fini ainsi, engendrant avec sa décadence une légende solidement tissée de scandale et de pitié ? Aussi clairement que possible vu le bordel que fut cette existence chétive, Butt met à plat un parcours volontairement chaotique, où la destruction est assumée, alors que le succès est à portée de main.
Mais à quoi bon le succès quand il va à l’encontre d’une détresse érigée en mode de vie ? Violence, drogues, vide existentiel, pacte suicidaire, passion brutale, prostitution, … les similitudes ne manquent pas avec l’autobiographie de Dee Dee Ramone pour dessiner le contour d’une période artistique brève mais meurtrière, où la musique véhicule un ras le bol généralisé débouchant sur le néant. Pour ceux qui portent le punk aux nues, la biographie de Butt aura la saveur du désenchantement, mais le mérite d’un regard posé qui rappelle que derrière les flonflons et le business, il y a eu tant de vies gâchées et peu de survivants.
Et plus si affinités
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