L’Allée du Roi : ce téléfilm de belle facture est signé Nina Companeez qui y adapte le roman de Françoise Chandernagor, dédié à l’ascension de Madame de Maintenon. Un récit culte !
Versailles par la petite porte
La première partie de la fresque abrode la jeunesse de Françoise d’Aubigné, miséreuse héritière du poète protestant, mariée au poète Scarron, veuve sans le sou, Précieuse adulée ; le second volet se concentre sur son arrivée à la Cour de Versailles… par la petite porte. Madame Scarron va en effet devenir la gouvernante des enfants adultères que Madame de Montespan engendre avec son royal amant, Louis XIV. Tout doit rester secret, ce qui n’empêchera pas le souverain, visite après visite, de s’éprendre de la belle nourrice … au point un jour d’en faire son épouse.
Une histoire d’amour hors normes
Conte de fée ? Destinée exceptionnelle ? Sens de la manipulation ? Madame de Maintenon a souvent fait l’objet de critiques acerbes de la part des politiques et des historiens. Ce récit lui rend un peu plus justice, en la replaçant dans le faste d’une Cour pensée et codifiée comme une scène, un spectacle rituel au centre duquel trône Louis XIV. Un personnage public dont nous découvrons l’intimité avec curiosité, dans cette histoire d’amour hors normes, saisie avec une élégance, un raffinement sans pareil.
Réveiller l’esprit du Grand Siècle
Outre les décors majestueux des châteaux de Versailles et de Maintenon, les costumes superbes de Thierry Bosquet, la musique des compositeurs du temps que furent Michel-Richard Delalande et Jean-Baptiste Lully, Nina Companeez bénéficie du talent, de la rigueur, de la diction de Dominique Blanc et Didier Sandre pour interpréter ces deux amants, sublimer leur relation et camper là l’un des plus beaux couples qui soient.
La réalisatrice arrive ainsi à réveiller l’esprit du Grand Siècle, parfaitement incarné au travers de ces deux profils ô combien complémentaires, tout en produisant une œuvre de grande qualité, juste, racée, poétique.