Cette semaine, nos regards se tournent vers San Francisco où niche John Vochatzer. Un hybride aussi improbable qu’explosif de Jérôme Bosch, Brueghel et Salvador Dali, avec une petite pointe d’Erro et de Clovis Trouille pour faire un peu plus polémique encore.
Bref un néo-surréaliste, amoureux fou du collage en mode Frankenstein, avec néanmoins un penchant très net pour le détail indétectable à la Jan Van Eyck, le regard aigu et sans pitié de l’anatomiste. Particulièrement inspiré et prolixe, le monsieur s’entend à dévoilé la monstruosité à l’œuvre dans une farandole ininterrompue de détournements d’images, où les madones affichent des crocs de vampires, les princesses perdent un œil, les dieux se dandinent comme des pingouins.
Tout cela respire le mouvement, la vie foisonnante, la couleur éclatante, agressive même, et le besoin de taquiner le spectateur en jouant avec ses convictions, ses conventions et son imagination. Qu’il s’agisse d’une fresque monumentale ou d’un portrait, Vochatzer ne peut s’empêcher de démultiplier les petits détails, les clins d’œil minuscules mais chargés de sens ou de non-sens, les sous-entendus. Du coup ses œuvres se transforment en gigantesques rébus, qu’on scrute mi amusé, mi nauséeux, tant il y a à saisir, à analyser … ou pas.
Au final les œuvres tordues de Vochatzer ont-elles un sens, une signification ? Ou s’agit-il simplement d’un délire d’artiste, d’une vision (psychotrope ou non), d’une grosse marade, fiévreuse et bon enfant, d’étudiant sur le retour ? Pas de réponse et c’est là tout le charme de l’infini des possibles.
Et plus si affinités