Nos regards se tournent aujourd’hui vers Marrakech pour admirer le très organique univers de Ghizlane Sahli. Initialement versée dans l’art de la broderie marocaine dont elle fit plusieurs années son métier, la belle a progressivement jeté son dévolu sur l’art contemporain, croisant son expertise avec les contingences du recyclage et une volonté d’insérer les femmes de son entourage, via leur travaux d’aiguille.
Mais pas seulement : son œuvre, déclinée en alvéoles soyeuses aux reflets perlés, sanguins ou ténébreux, réfléchit sur la nature de l’organique, de la chair, du corps. Sensuel, souffrant, tissé de cellules, sculpté d’ostéocytes, de neurones, assemblé ici de tessons de bouteilles en plastique sertis de fils de soie végétale multicolores puis posés sur le bois du tableau.
Mystères de la chair humaine, de la sève, des feuilles nervurées, des coraux élégants, de la lave en fusion, du minéral figé, le plastique industrialisé par l’humain se couvre de sabra ordinairement uilisée pour rehausser caftans de cérémonie et ceintures d’apparat pour restituer ici l’aristocratie délicate de la matière telle la Nature l’a modelée à l’aube des temps.
Entre sculpture, fresque, mosaïque et étoffe, les œuvres de Ghizlane Sahli cristallisent l’essence de l’art marocain, virtuosité de la broderie et éclat du zellige, pour repenser la symbolique des créations textiles inscrites dans le patrimoine de cette culture.
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