Aimer un artiste n’est pas forcément chose facile, mais quand ce sont deux artistes qui forment un couple, la créativité devient le centre de leur univers, pour le meilleur et parfois pour le pire. Cette romantique, mais délicate problématique, le Centre Pompidou Metz l’a explorée avec l’exposition Couples modernes, avec à la clé un catalogue superbe et riche d’enseignements.
La lente marche de l’influence
Dora Maar et Picasso, Man Ray et Lee Miller, Robert et Sonia Delaunay, Frida Kahlo et Diego Rivera … ce sont une quarantaine de binômes, mariés ou non, que les commissaires Emma Lavigne, Jane Alison, Elia Biezunski et Cloé Pitiot passent au crible au travers de leurs œuvres pour démontrer la complexité du processus esthétique, la lente marche de l’influence.
L’intime sublimé… ou empoisonné
Si certains se complètent harmonieusement, d’autres fusionnent à en perdre leur identité, d’autres encore s’entre-dévorent, se détruisent. Certains étiolent le talent de l’autre, plusieurs le phagocytent… les configurations sont multiples, s’exprimant au travers de la peinture, de la danse, de la photographie, du design. Engendrée par l’intime, l’œuvre en devient le reflet, la sublimation… ou le poison.
Des duos demeurés dans l’ombre
Le parcours proposé met en relief la complexité du processus artistique quand il est vécu à deux, il dévoile aussi le côté cannibale de certains, dans la passion qui emporte les consciences, où la production de la peinture, du ballet, de la sculpture se substitue avec l’acte d’enfanter. Cette exposition permet par ailleurs d’aborder des duos demeurés dans l’ombre tout en montrant comment ces couples furent moteur dans la modernisation des mœurs. Autant d’axes de réflexion qui font la valeur de cette manifestation remarquable.