Ok Scott Teplin n’est pas un débutant, mais est-ce bien grave quand on voit la vigueur de son trait ? Le Monsieur expose avec une assiduité de jeune homme depuis l’aube de l’an 2000, est exposé, collecté par les musées comme les galeries d’art, qui s’arrachent ses œuvres hautes en couleur. Il n’en demeure pas moins que son travail s’avère d’une grande fraîcheur, d’un dynamisme un rien provocateur mais ô combien poétique qui justifie cette avant garde.
Ses thématiques fétiches ? Les fleurs, l’architecture, le corps … et les donuts. Sauf qu’avec Scott Teplin, la réalité, c’est une couverture bien commode qu’il convient de soulever sans ménagement pour découvrir les mécanismes cachés par la surface. Et là, c’est Disneyland version tripailles ! Ou quand l’intérieure du corps s’illumine comme une fête foraine, un écorché aux allures de parc d’attraction.
Magique comme ces fleurs un tantinet coquines avec leurs chatoyants pistils, leurs pétales voluptueux, les couleurs agressives de tapineuses. Quant aux donuts, ils prennent vie, s’agitent, mutent, drôles et vaguement inquiétants, matière gélatineuse digne d’un blob alimentaire pas forcément engagé mais carrément burlesque.
Bref ce n’est rien de dire que Teplin s’empare de la banalité de l’existence pour la charger d’une fantaisie exultante de vigueur, jusque dans les replis de la chair, les mécanismes de la ville. Au finish tout n’est que microcosme/macrocosme, les alvéoles de l’urbs et celles de l’organisme, la rondeur des donuts et celle des plantes, une espèce de jeu des correspondances qu’il faut décrypter et reconnecter sans fin pour alimenter l’imaginaire.
Et plus si affinités :