Yeux exorbités, silhouette avachie, traits striés de rides, les personnages de NemO’s à la ville comme sur le papier n’ont rien de rassurant. Et pour cause : ils sont nous. Nous avec nos angoisses, nos comportements toxiques, notre appétit d’auto-destruction.
Dessinateur émérite évoluant entre BD et caricature, l’artiste italien s’exprime en majesté sur les murs des villes, où ses figures nous scrutent sans ménagement, pour nous rappeler combien nous sommes néfastes … et si fragiles ?
Un géant qui dévore les arbres pour déféquer du béton, un suicide à la carte de crédit, un être hagard vrillé de pailles, NemO’s va si loin qu’il n’hésite pas à penser ses fresques de manière évolutive : un personnage en position fœtale, voit sa chair de papier se dissoudre avec les intempéries pour révéler sous cette lèpre un squelette grimaçant.
La balade des pendus version street art ? Difficile de na pas y penser. Le message est clair comme il l’était au temps des Vanités : nous sommes poussière et nous redeviendrons poussière, passant ne l’oublie tandis que tu me contemples d’un œil surpris. Et NemO’s de continuer sa route clopin-clopant pour confronter l’humanité aux multiples tombes qu’elle se plaît à creuser pour s’y ensevelir doucement mais sûrement.
Et plus si affinités