Samedi, temps maussade, nous partons en raid sur Méréville et sa fête gastronomique, troisième du nom. Blottis sous les poutres de la halle vieille de quatre siècles, une quarantaine d’exposants venus des quatre coins du pays et adhérents au réseau Sites Remarquables du Goût et du territoire local se sont donnés rendez-vous pour présenter leurs productions. Miel, sardines, salaisons, escargots, vins, alcools, il y a de quoi faire en matière de saveurs !
Et notre première rencontre est nîmoise ! Cela ne s’invente pas ! Rappelons pour ceux qui nous découvrent que The ARTchemists a fait ses premiers pas entre Lyon et Nîmes ! C’est donc avec surprise et joie que nous découvrons Mr Jean-Marie Étienne et ses huiles d’olive, tout chaud débarqués de l’Huilerie Coopérative de Beaucaire! Une dégustation s’impose qui dévoile des huiles délicieuses, délicatement parfumées, fruitées sans être jamais agressives en bouche, chacune avec sa personnalité, son ADN, selon qu’elle est bio, vierge extra, mêlée de plusieurs espèces ou non, la Picholine étant la favorite en ces contrées gardoises.
Derrière chaque produit, la même exigence, la même passion. Créée en 1924, la coopérative rassemble désormais 1000 cultivateurs et s’appuie sur des méthodes de récolte et d’extraction mêlant modernité et respect des traditions. Si elle a essuyé bien des déboires notamment météorologiques, elle n’a jamais failli, surtout en ce qui concerne la qualité de ses huiles, le souci porté à la culture des oliviers, l’amour enfin et surtout de ce qui relève de la mission sacrée. Et c’est encore Mr Étienne qui en parle le mieux, de cette passion infinie, avec cet accent chantant, gorgé de soleil, un sourire éclatant illuminant son visage de mousquetaire, lorsqu’il évoque ses journées dans les champs d’olivier, à parler avec ses arbres, au point d’oublier le temps qui passe.
Oui c’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit. Et paradoxalement, c’est avec les savons de l’huilerie que nous allons le constater. Certaines récoltes vont effectivement servir de base à la fabrication de savons de Marseille, qui a l’usage, se révèlent doux, protecteurs, délicatement parfumés sans agresser le derme ou l’odorat. Un vrai bonheur à l’heure du bain, quand ces cubes irréguliers dévoilent leurs arômes, la délicatesse de leur texture. Et l’occasion de reconnecter avec un savoir faire ancestral, une exigence d’excellence, le respect du terroir, des sensations oubliées, avilies par l’industrialisation du marché.
Et plus si affinités