Il n’y a pas à dire, le pedigree de l’artiste lituanienne en impose : Lydia Courteille, Sony BMG, Metropolis records, Actes Sud, Bloomsbury Publishing, Le Livre de Poche … visiblement sources de artworks multiples, les talents d’illustratrice de Nathalie Shau sont également prisés en galerie, où elle expose avec une régularité de métronome.
C’est que son univers de moderne Circé a tout pour inquiéter … et séduire. On y croise de voluptueuses vampires aux formes généreuses, des sirènes alanguies dépitées de ne pouvoir porter des Louboutin, des anges destructeurs prêts à s’entre-tuer, des duchesses qui pratiquent le shibari avec des tiges de roses constellées d’épines … Alice, extatique, y boit du thé de lune, menacée par un lapin blanc aux allures de bouchère sophistiquée, une sainte sertie de dentelles y pleure des larmes de sang, agrippée à son crucifix …
Et de temps à autre, un chat glamour constellé de bijoux égyptiens traverse le paysage … bref le paysage mental de Nathalie Shau est voué à décliner le gothique dark au féminin dans une esthétique qui mêle lowbrow art, symbolisme et Goya … un cocktail heureux et ironique dans sa démesure, qui reconfigure les grandes figures tragiques du fantastique, particulièrement les Véra et morte amoureuse chères aux romantiques noirs.
Et plus si affinités