JR aka Jean René au civil : lunettes de soleil, petit chapeau, créativité en irruption constante et l’envie perpétuelle d’embrasser le monde dans sa pluralité. Son credo depuis les années 2000 où il émerge comme photographe de l’urbain avant de plonger tête la première dans les délices du street art. Et de devenir un artiste mondialement reconnu, partout adulé.
C’est le parcours de cette star que Serge July et Daniel Ablin retracent dans le documentaire JR, l’art sans frontières, suivant ce globe trotter de fresque en fresque, de ville en ville, d’expérience en expérience. Afin de saisir un instant le secret de cet alchimiste, qui capte l’image pour la retranscrire sur les murs des villes comme un langage universel et fédérateur. Le tout avec une légèreté, une simplicité, un plaisir évident, le sens du jeu, l’envie d’être avec l’autre, de partager, d’échanger. Et en toile de fond une réflexion sur la cité moderne qui dévore désormais plus qu’elle ne protège, et qui a furieusement besoin d’être réenchantée pour être supportable à ses habitants.
Chronique de l’intégration par l’art ? Pertinent, JR agit à ciel ouvert, antithèse d’un Banksy mystérieusement mythique, tous deux portés par le même feu créatif, la volonté de dire, de faire réfléchir, de redonner du sens, quitte à bousculer les conventions sans ménagement. A ce jeu là JR est peut-être plus dans les règles, plus gamin et nonchalant, mais tout aussi efficace. Serti de moments capturés au coin de l’objectif, de témoignages, de rencontres et de dialogues, ce documentaire interroge aussi bien l’évolution de l’artiste que son impact sociétal. Le street-art y trouve une fois de plus ses lettres de noblesse, preuve d’un enjeu technique conséquent (accrocher ses photos grand format sur les murs des buildings n’est jamais chose aisée) et d’un besoin esthétique propres à chacun.
Et plus si affinités