Sur son site, on trouve une partie fonctionnelle et une partie sculpturale. C’est cette dernière qui irrémédiablement fascine, comme si Sabri Ben Achour soudain abolit les repères usuels pour inventer d’autres formes, d’autres perceptions de l’objet d’art.
Et réconcilie art et alchimie dans un même tour de main, concevant ses poteries comme d’autres la pierre philosophale. Coraux cobalt, coupelles craquelées gondolées d’or, sphères stellaires hérissées … sommes-nous dans la science fiction ou le retour aux origines ?
Peu importe, ce qui compte c’est le geste, la technique, cette aimantation dont l’artiste use pour tordre, étirer la matière et lui donner vie, à partir de champs magnétiques. Une nouvelle déclinaison du wabi sabi japonais, manière ancestrale de sublimer la cassure, l’érosion, la décrépitude ou la laideur.
« Les désordres de la nature », voici ce que ce thaumaturge vise à restituer, laissant le hasard dicter la surprise de chaque œuvre, sa beauté toute particulière et une poésie tout en nuances, que chacun lira et ressentira à sa façon.
Et plus si affinités