2 septembre 2019 : rentrée scolaire amorcée, avec dans son sillage une rentrée sociale qui s’annonce des plus tendues. Autant dire que les bonnes vibrations vont manquer dans les jours qui viennent et qu’il faudra en faire le plein par nos propres moyens. Je n’ai de conseil à donner à personne mais en l’état, le visionnage de la saison 2 de Pose devrait en remonter plus d’un, et à bloc !
Flashback : au terme du 8eme épisode de la saison 1, nous avions laissé Blanca et les siens en pleine phase d’émancipation, luttant contre le spectre émergent du SIDA et la discrimination sociale. Avec la saison 2, l’heure de la récolte a sonné, ainsi que celle de l’acceptation. Et de la revendication. Si le SIDA est toujours là qui rôde comme un fauve affamé dont Pray et Blanca subissent les morsures au quotidien, ce qui nous a du reste valu plusieurs frayeurs et quelques larmes au passage, nos adeptes de la voguitude ne s’en laissent toujours pas compter.
Et en retour mordent eux aussi la vie à pleine dent, embrassant la carrière de business woman pour l’une, rencontrant l’amour et sa part de féminité pour l’autre. Les enfants de la maison Evangelista ne sont pas en reste qui doucement mais sûrement prennent leur envol vers une réussite et un succès bien mérités. Tout ne se passera pas sur du velours mais, vu le tempérament de tout ce petit monde, on se doute bien que les choses seront rondement menés, et avec un sens évident des opportunités à saisir.
C’est que les temps changent : Madonna vient de sortir « Vogue », ce qui propulse la communauté sur le devant de la scène où elle compte bien demeurer. Peu importe le prix, et il est lourd à payer. A ce titre, les séquences difficiles ne manquent guère dans ces dix épisodes, de même que les instants de tendresse, de passion partagées. Et des temps forts, comme l’arrivée d’Act-Up souligné par le militantisme de Pray, une scène d’amour totalement inédite sur les écrans (l’acteur Billy Porter s’en fit l’écho sur les réseaux sociaux pour en souligner l’impact historique, c’est tout dire).
Ou un deuil cruel dont nous ne dévoilerons pas les dessous, mais que vous vivrez probablement avec la boule au ventre, car il témoigne des violences subies par les trans comme les prostituées. Mais dans Pose, tout se transforme et pour le meilleur. Ce deuil engendrera un des plus beaux personnages de fantômes, chargé de douceur, d’ironie et d’élégance. On signalera par ailleurs le rôle grandissant de la chanson dans la série, qui prend progressivement des accents de comédie musicale, et c’est là aussi pour le meilleur.
Idem pour l’humour acéré qui anime chacun de nos héros, en totale contradiction avec des répliques chargées d’affect, d’où un grand huit affectif subi avec délectation par le spectateur qui ne peut que s’identifier à ces forces de la nature, érigées en modèle de vie. Bref, si vous avez le blues de la reprise, regardez cette série, à haute dose, et gavez-vous de l’énergie qu’elle diffuse, c’est cadeau ! Et n’oubliez pas ces paroles d’Angel :
« The world don’t change, people change it ».
Et plus si affinités