Claustrophobes, s’abstenir ! Écrasées dans leur emballage cellophane, les belles décapitées de Sh/Sadler manquent d’air. Et nous font suffoquer. A dessein.
Maquillées à outrance, brunes, blondes, noires, asiatiques … étiquetées comme autant de morceaux de viande, leur nom, leur prix s’affichent tels des produit au rabais. Pas forcément de la première fraîcheur du reste ; et ce n’est pas un hasard.
Procédant de la sorte, Julia SH et Nick Sadler donnent à réfléchir sur la manière dont la surenchère d’images ultra léchée, scénarisées de l’ère selfie impacte la perception que nous avons de nous même. L’esthétique photographique percute brutalement une vision totalement tordue de la beauté, entre volonté de libération et soumission aux impératifs de séduction.
Effréné, l’auto-portrait en continu, avec la volonté de captiver l’attention des réseaux sociaux, définit les contours d’un nouveau type de grotesque, aussi standardisé que les canons de conformité à un modèle de séduction. Écrasés dans leur emballage, les modèles de SHSadler donnent à voir la manière dont nous sommes tous étouffés par des icônes inaccessibles car surréalistes.
Et certaines mimiques évoqueraient un sentiment de révolte, aujourd’hui devenu réalité. Les ventes de cosmétiques sont en baisse, les collectifs abondent qui revendiquent le droit à la différence des corps, l’authenticité, la liberté d’être sans devoir se corseter dans un moule. A croire que le travail de Sh/Sadler, débuté en 2012, était prophétique.
Et plus si affinités