What we do in shadows 1 to 5 : « You’re dead and outta this world »

Flashback : 2017. Nous chroniquons l’excellent What we do in the shadows : documentaire sociétal et coloc vampirique. Vampires en toute intimité pour les intimes francophones. Depuis, Taika Waititi et Jemaine Clement ont fait du chemin. What we do in the shadows également qui a initié … une série TV américaine en cinq saisons absolument désopilantes !

Les frasques d’une coloc de suceurs de sang

Au programme de ces épisodes déjantés toujours cornaqués par Waititi et Clement qui passent ainsi au format court, les frasques d’une coloc de suceurs de sang installés dans une maison pourrie de Staten Island. Ils sont cinq à se partager l’espace : Nadja et Laszlo, en couple depuis des siècles pour un peu de meilleur et beaucoup de pire, Nandor, guerrier ottoman sur le retour et un peu concon, Colin Robinson, vieux célibataire qui donne dans le vampire énergétique.

Le cinquième membre de cette fine équipe ? Guillermo, le familier de Nandor, jeune homme tout ce qu’il y a de plus vivant, dont le cœur balance entre son envie de devenir lui-même un saigneur de la nuit et sa dextérité à exterminer toute goule qui se présenterait dans le périmètre. Un tueur de sangsue en puissance, assez doué pour ce genre de safari, mais qui en pince pour ses patrons, dont il protège les arrières malgré leur vaniteuse bêtise.

Des loosers de l’au-delà

Car il faut bien le reconnaître : tous sont du genre un peu crétin, complètement déconnectés des réalités modernes, sous-doués au possible et particulièrement crédules, superstitieux et contre-productifs. Des loosers de l’au-delà, gentiment dépravés, pas forcément effrayants. Sur leur chemin, sorcières en manque de semence, zombis rigolards, charlatans aux méthodes surprenantes, voisins débiles, Van Helsings en herbe … et d’autres vampires aussi à la ramasse qu’eux.

D’où des crises de fous rires à répétition, des situations scabreuses en cascade, boostées par l’effet tournage sur le vif, avec caméra documentaire intrusive à l’épaule et des personnages au final hyper attachants, avec leurs petits travers d’immortels, leurs crises existentielles, leur vague à l’âme. Big up par ailleurs au personnage de Colin, qui donne à voir de manière burlesque les réalités du vampire psychique dans toute sa toxicité.

Feu Norma Tanega

On appréciera par ailleurs le travail d’illustration, gravures et peintures de maîtres à l’appui, le conseil vampirique qui se veut un clin d’œil malicieux à tous les grands vampires de cinéma … et à leurs prestigieux interprètes (sans compter un nombre impressionnant de caméos, preuve que la série attire les talents désireux de bien se marrer), ainsi que le générique, album de famille désuet enchanté par la chanson de feu Norma Tanega, rengaine folk « You’re dead » au texte particulièrement approprié.

Bref ça se tient, ça fait du bien à voir, et ce n’est pas dépourvu de réflexion : liberté de mœurs, émancipation de la femme, solitude moderne, besoin d’intégration, nos vampires mettent en évidence les travers de la société américaine, dont au final, ils apprécient beaucoup le confort, et qu’ils intègrent sans trop de difficultés. À visionner impérativement (et plusieurs fois) parce que c’est barré, drôle, léger et on en a grandement besoin.

Et plus si affinités ?

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Padme Purple

Posted by Padme Purple

Padmé Purple est LA rédactrice spécialisée musique et subcultures du webmagazine The ARTchemists. Punk revendiquée, elle s'occupe des playlists, du repérage des artistes, des festivals, des concerts. C'est aussi la première à monter au créneau quand il s'agit de gueuler !