Et cela fait rudement plaisir. Car le visionnage de la trilogie Jumanji fait un bien fou au moral, et ce n’est pas un luxe par les temps qui courent où l’actu fait pleuvoir les parpaings merdeux. Bref si vous êtes en vacances, que votre fil Twitter vous file la nausée, que vous ne savez plus trop faire de vos kids, que vous avez le blues, que la prod ciné du moment, réduite à portion congrue because covid, vous donne envie de pleurer, direction le canapé avec tout ce que vous pouvez chopper comme biscuits / bonbons / chips / pate à tartiner, une bonne tasse de thé, un chocolat chaud ou une bouteille de soda (« oh bon Dieu, Padmé c’est quoi ce bordel de junk food, là ??? » donc si possible, choisissez de la junk food bio, ça calmera la rédac chef et m’évitera une engueulade), lovez-vous dans votre maxi-plaid, calez-vous bien, et appuyez sur la petite flèche « play ». Vous ne serez pas déçu du voyage.
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Une jungle fantasmée
En effet, les trois volets de l’aventure cinématographique inspirée du roman deChris Van Allsburg tiennent la route et leurs promesses. Ce qui m’a du reste étonnée, très agréablement. J’en étais restée au premier opus, signé Joe Johnson, sorti en 1995 avec en haut de l’affiche un Robin Williams absolument génial dans le rôle d’Alan Parrish, joueur malheureux mais néanmoins extrêmement agile d’une partie de Jumanji qu’il lui faudra plus de 20 ans pour boucler, avec son lot de péripéties, de rebondissements et de grosses peurs.
Eh oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, parce qu’ils n’ont jamais vu le film, lu le bouquin, bingwatché la série animée, ou tout simplement aucun intérêt pour le cinéma, Jumanji est un de jeu de société qui a la particularité d’absorber les joueurs dans un univers parallèle fait de jungle et de savane fantasmées, mais aux effets bien réels : disparitions de gamins, invasions de singes psychopathes, charges d’éléphants, fleurs carnivores dans le salon, chasseur sans pitié … bref les règles sont traîtres, et comme on ne les lit jamais, les parties peuvent s’éterniser sur une existence, la foutre en l’air, bousiller celle des proches, réduire une ville en cendres … en résumé ce n’est pas simple à gérer … mais ça ouvre un horizon de fantaisies à l’imaginaire d’un scénariste.
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Le jeu des identités multiples
D’où Jumanji – Bienvenue dans la jungle et Jumanji – Next level, réalisés par Jake Kasdan en 2017 et 2019, avec comme point de départ des intrigues … une version jeu vidéo ! Je m’attendais au pire en lançant Jumanji – Bienvenue dans la jungle, qui démarre sur le portrait de quatre ados un peu cons (classique), qui se font coller par leur directeur de lycée avec pour mission de ranger le sous-sol de leur collège … où ils découvrent une console de jeu … qu’ils activent. Et voici nos héros propulsés au cœur d’une forêt virtuelle pleine de dangers, chacun dans la peau de son avatar. Et c’est là que ça devient absolument super ! Parce qu’il va falloir composer avec le caractère, les forces et les faiblesses des personnages du jeu.
Ce qui nous vaut le plein de situations complètement barrées et des gags désopilants : imaginez la montagne de muscles qu’est Dwayne Johnson passer du registre de l’explorateur téméraire et un brin égocentrique à celui du petit geek boutonneux, amoureux transi de sa camarade de classe féministe, elle-même transformée en redoutable et très sexy combattante, jouée par Karen Gillan. A ce petit jeu des identités multiples, la palme revient à Jack Black, le bondissant, très intellectuel mais peu sportif professeur Sheldon Oberon, avatar de … Bethany, l’hyperlookée et insupportable instagrameuse de la bande ! Franchement ça vaut le détour, notamment en V.O. Bien évidemment parce qu’il va falloir composer avec ces profils hautement ingérables, mais en plus affronter chaque obstacle sans y perdre trop de vies.
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Casser les codes sans prendre la tête
Et c’est le même topo pour la seconde mouture Jumanji – Next level, avec en prime de nouveaux espaces, de nouveaux avatars (notamment un superbe étalon ailé) et de nouveaux joueurs, dont un grand-père perclus de rhumatismes interprété par Danny DeVito. Bref on se laisse porter, ça fait du bien aux méninges et au palpitant, parce que c’est mignon, gorgé de bons sentiments, barré au possible, que ça exploite à fond les possibilités du video game en en respectant l’esthétique, les sensations, ce besoin de changer d’horizon, d’être quelqu’un d’autre le temps d’une partie, aussi déjantée soit elle.
Avec en prime une réflexion sur la notion du pouvoir et de ses limites, sur l’importance de l’analyse et de la stratégie. Bref l’image du gamer bourrin en prend un coup et c’est très bien. Les opus 2 et 3 de Jumanji cassent les codes sans nous prendre la tête, ce qu’on adore … et o en redemande. Ça tombe bien : un 4eme épisode est en route, qui rendrait hommage à la version initiale. A suivre donc car cela promet d’être épique !
Et plus si affinités
https://www.canalplus.com/cinema/jumanji/h/667007_40099
https://www.canalplus.com/cinema/jumanji-bienvenue-dans-la-jungle/h/9370905_40099
https://www.canalplus.com/cinema/jumanji-next-level/h/12857576_40099