On se souvient tous du cliché emblématique des Beatles sur leur passage clouté devant les très londoniens studios Abbey Road. Pourtant, mes p’tits choux, le rock n’est pas forcément urbain. Quelque part dans la campagne anglaise se cache une ferme baptisée Rockfield. Un sanctuaire du genre auquel Hannah Berryman consacre un documentaire aussi bucolique que passionnant.
Fermiers le jour, rockers la nuit
C’est qu’il en est passé du beau monde, dans ces bâtiments initialement voués à l’élevage de porcs, de vaches et de chevaux. Et cela depuis les années 60, alors que le Swinging London bat son plein, dictant sa loi musicale et stylistique au monde entier. Fermiers le jour, les frères Ward deviennent rockers la nuit … avant de glisser vers la prod de disques. Et de transformer leurs locaux en studios d’enregistrement.
Des studios qui vont attirer des débutants comme Black Sabbath, Queen, Simple Minds, Oasis, Cold Play, The Charlatans … ou des confirmés en quête de renouveau, un certain Robert Plant par exemple, venu chercher l’inspiration au cul des vaches après la mort du batteur de Led Zeppelin. Certains vont rester sur place, d’autres s’affirmer, ça court dans les champs, ça prend des cuites, ça se came, ça déconne … et ça compose certains des plus beaux morceaux du genre, « Bohemian Rhapsdy », « Wonderwall », « One to another » …
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Studio en résidence
Que reste-t-il de tout cela ? A l’heure où le digital permet d’avoir un studio à domicile derrière son écran ? Des souvenirs, que nous racontent Ozzy Osbourne, Jim Kerr, Chris Martin, Liam Gallagher, Tim Burgess ou les frères Ward, toujours bon pied, bon œil, malgré leur grand âge. L’air de la campagne, ça conserve toujours plus que l’alcool, c’est certain. Et puis il y a un peu de regrets aussi, car Rockfield a initié l’idée de studio en résidence.
On y enregistrait, on y dormait, on y vivait : un lieu d’exception où on ne pouvait que créer. En témpoignent ces magnifiques mélodies, devenues légendaires … et les conditions dans lesquelles elles furent gravées. Car Rockfield, c’était aussi une certaine conception de la prise de son, quitte à placer le micro dans le couloir, à isoler les murs avec des sacs de nourriture pour bétail … toute cette mémoire, Hannah Berryman la recueille et la restitue avec simplicité et authenticité.
C’est la force de ce documentaire en forme d’hommage, et de cet endroit à nul autre pareil.
Et plus si affinités
https://www.arte.tv/fr/videos/077332-000-A/rockfield-le-rock-n-roll-est-dans-le-pre/